FAST AND FURIOUS 9

Fast And Furious 9
Fast And Furious 9

Souvenez-vous, nous vous avions fait un (long) résumé de la saga Fast and Furious il y a de cela quelques temps, et je vous avais promis que je vous ferais un article s’ils sortent un 9 ème épisode… Et bien votre vœu est exaucé (ou pas) !

Fast and Furious c’est en quelque sorte un plaisir coupable de nanar qu’on se plaît à regarder pour rire du film, bien qu’on enrage quelque peu en se disant que d’excellents réalisateurs peinent à trouver des financements quand des films aussi mauvais parviennent à avoir des budgets quasi illimités.

Cet épisode n’est pas en reste, et je crois qu’ils ont réussi l’immense exploit de faire pire que tous les opus précédents !

De voleurs de lecteurs DVD à agents internationaux

Parti d’une sorte de Point Break version tuning, en passant par le Buddy Movie, le direct to DVD, le film de braquage et enfin le film d’espionnage, Dom et sa bande ont eu mille vies et ce, sans aucune réelle cohérence scénaristique il faut bien l’avouer.

Si des films en franchise restent axés sur le même thème, ici on ne peut que constater que nos héros (si l’on peut les appeler ainsi), sont les Bernard Lavilliers du cinéma, on se demande ce qu’ils vont faire, ils ont plus de métiers à faire (qui a la ref ?).

Fan de tuning assemble !
Fan de tuning assemble !

Pour cet énième épisode, la famille de Toretto doit retrouver une sorte d’artefact conduisant au déploiement d’un virus informatique surpuissant capable de mettre le monde à genou façon Wargames ou Skynet. Leur employeur gouvernemental, Mr Personne (Kurt Russel) a été pris pour cible et a disparu avec l’objet. Dominic et son équipe vont donc devoir lui venir en aide et récupérer l’objet avant que de mauvaises mains s’en empare : le fils d’un dictateur, la vilaine Cypher (Charlize Theron) et le frère de Dom, Jakob, incarné par le catcheur John Cena (dont on nous expliquera à coup de flashback sa relation tumultueuse avec son grand frère). 

De là, telle une chanson de Pitbull, nos amis devront parcourir le monde entier afin de retrouver cet artefact et empêcher le monde moderne de s’écrouler. Un air de déjà vu non? 

Un scénario écrit pied au plancher sans relecture (spoilers alert)

Aux commandes du film, on retrouve encore Justin Lin. Au casting, en dehors de John Cena, on retrouve le cast initial du précédent numéro avec une apparition de Michael Rooker et Helen Mirren sans oublier le caméo de Cardi B (complètement inutile) et le retour de Lucas Black (Sean de Tokyo Drift) ainsi que Lil Bow wow et Sung Kang qui revient d’entre les morts. 

Le début est donc, comme je le disais plus haut, une mission de sauvetage dans un pays d’Amérique du Sud où tout le monde part en voiture avec, bien entendu, aucune logique derrière le choix des dits-véhicules à part peut-être Roman (Tyrese Gibson) et son char blindé. Bien entendu, Paul Walker décédé dans la vraie vie, son personnage gardera les petits pendant que Mia (soeur de Dom et femme de Bryan) ira raisonner son frère. 

On assiste à une course poursuite claquée au sol où les véhicules parviennent à aller plus vite que le déclenchement des mines avant de terminer en beauté avec Ludacris et ses copains qui remontent en 4×4 un pont de bois qui s’effondre faisant fi de toute logique physique. Pendant ce temps Dom et Letty leur emboîte le pas en jouant carrément à Tarzan avec une corde habilement attachée à un essieu grâce à un beau coup de volant de Baboulinet Toretto, faisant semer les hélicoptères de l’armée : qui n’ont pas pu voir une voiture faire Tarzan bien entendu. Je vous passe l’apparition de Jakob, qui saute dans le vide en voiture avant de se faire récupérer par un avion équipé d’un électroaimant.

C'est de la bombe (ou pas)
C’est de la bombe (ou pas)

L’enquête se poursuit et une partie de l’équipe se retrouve à Edimbourg pendant que l’autre va au Japon. Et là, nouvelle règle! Maintenant on a des camions à aimant ! Dom poursuit Jakob sur les toits de la ville. Jakob parvient en toute discrétion à dérouler 3 km de tyrolienne avant de se faire attraper par son frère dans une bagarre digne d’un mauvais film des années 90. Les coups pleuvent et surtout, les protagonistes tapent la tête et les poings dans les murs qui se détruisent comme du vulgaire polystyrène. Maintenant ils ont donc une ossature en Adamantium pour ne pas se briser quoique ce soit, je ne vois que cette explication. 

Une course poursuite (logique me direz-vous) se met en place à travers les rues de la ville, sans aucun respect géographique bien entendu. Dom poursuit Jakob à pied sur les toits tandis que le reste de l’équipe se bagarre dans un camion équipé d’un électro aimant qui, quand on l’active, capture tous les petits objets métalliques (téléphones, vis, clous etc) MAIS ne fonctionne pas sur les autres objets métalliques, l’aimant est très sélectif.

Faisons donc une pause pour nous attarder en 2 mots sur ce passage et cet électroaimant : dans un monde “réaliste” il aurait arraché des ceintures, des boucles d’oreilles, des bagues voire récupérer des voitures au passage, or, ici, seuls quelques objets savamment choisis par le scénario sont pris par l’aimant, sauf à un moment donné, pour capturer le véhicule de Jakob (qui semble être le seul véhicule en métal de la ville du coup). 

De retour avec Jakob fraîchement capturé comme une mouche sur un papier collant, nos amis découvrent que Han est encore vivant et qu’il a maquillé sa mort et n’a donc pas été tué par le vilain Jason Statham.

Je vous passe bien entendu les détails pour arriver au final se déroulant à Tbilissi en Georgie où les méchants vont activer le satellite depuis un camion blindé de 30 m de long. Dom et son équipe vont donc tenter de les arrêter avec des voitures équipées d’électroaimants (en mode Agence tout risques là) tandis que Roman et et Tej (Ludacris) sont sur une vieille voiture, en scaphandres de plongée sous-marine, en train d’être envoyés dans l’espace pour détruire le satellite (oui oui). 

Nos héros sauvent le monde, les 2 astronautes en herbe détruisent le satellite en fonçant dessus depuis l’espace pour ensuite se faire récupérer par l’ISS (oui, oui : encore). Le final se déroulant chez Dom qui fait reconstruire sa maison et organise un gros BBQ en famille. 

Clap de fin et yeux qui saignent.

Tout pour la famille
Tout pour la famille

Un gamin de 5 ans aurait fait un meilleur film

Pour revenir au film en lui-même, il aurait pu être amusant s’il ne se prenait pas encore au sérieux comme les autres. Je n’ai rien contre les films qui s’amusent avec le réalisme, mais il faut au minimum de la cohérence pour rendre acceptable le truc, ou de la naïveté pour rendre le truc passable. Ici, tout est incohérent et ça vous sort du film rapidement si vous avez un minimum de bon sens. Bien sûr qu’un film est un divertissement, mais à la vue des millions posés sur la table, on pourrait s’attendre à mieux, surtout quand on voit ce que parviennent à faire certains réalisateurs ou certaines franchises, bien que pas toujours très égales dans leurs épisodes. 

Ce qui achève c’est surtout qu’au-delà des jeux pathétiques des personnages, de l’histoire complètement explosée, on arrive à nous pondre que l’équipe envoie une espèce de vieille Ford dans l’espace sans rien dire, comme si c’était normal. Il n’y a aucune cohérence scénaristique, l’action est illisible, des personnages disparaissent du décor et reviennent sans explications, les twists scénaristiques se voient à des kilomètres et les effets spéciaux sont peut être la seule chose qui parvient un minimum à sauver le film de la casse, et encore! 

Mauvais film ou vrai nanar ?

Je vous épargne le suspens, c’est un mauvais film. Les acteurs sont nuls, le scénario est nul. Tout est nul. Un peu comme un nanar me direz-vous, mais le nanar lui, a l’empathie qu’on lui donne de par sa naïveté, son manque de moyen, tandis qu’ici on pose des millions tout en se prenant au sérieux et c’est ca qui est grave. 

La saga s’est renouvelée et est devenue rentable, certes, mais elle est dénaturée de son produit d’origine, elle a voulu évoluer avec les genres qui fonctionnent mais elle le fait avec de mauvais acteurs, une mauvaise storyline générale, et on ne peut avoir peur une seule seconde pour les héros tant tout a été édulcoré au possible. Les personnages ne meurent jamais vraiment, les méchants ne sont pas toujours méchants, les héros sont gentils alors qu’à la base : ce sont des méchants! Bref on s’y perd!  

Ce film est le symbole de ce qui se fait de pire à Hollywood au cinéma de nos jours. On voit des tas de mauvais films, de mauvais blockbusters, mais arriver à un tel foutoir c’est vraiment incroyable, surtout qu’on nous annonce encore 2 épisodes! 

Prend un Tic-Tac STP !
Prend un Tic-Tac STP !

Au final, ce film est juste un énième épisode d’une saga créée pour nourrir l’ego surdimensionné d’un acteur pathétique et médiocre qu’est Vin Diesel. Même Dwayne Johnson a quitté le navire, c’est vous dire ! On est plus amusé des facéties des protagonistes, de la morale à deux balles sur la famille, du bien contre le mal etc… Rien n’a de sens ici, et tout est faux et hypocrite. 

Mention spéciale toutefois au personnage de Tyrese Gibson qui soulève la seule chose cohérente du film : comment font-ils pour ne jamais mourir ? Un mini running gag qui sert surtout de pied de nez aux détracteurs comme moi, mais qui révèle bien le fond du problème. Hollywood parvenait avant à rendre agréable les films d’action des années 90 avec des Schwarzy ou des Stallone. Certes, c’était nul, mais les films étaient drôles, les répliques cultes, et les acteurs, bien que mauvais, avaient une grande autodérision (voir Cobra avec Stallone ou Last Action Hero avec Arnie) et c’est ca qui a fait le succès des Expandables par exemple, la nostalgie des films “cheezy”. 

Une saga qui marche, c’est des personnages qui sont cultes, que ce soit des Buddy Movies comme l’Arme Fatale, des Bruce Willis pieds nus en sang qui balancent des blagues dans Die Hard ou des super héros Marvel bien amenés, on se prend au jeu des sagas car, bien qu inégales, elles restent sur le même axe et font évoluer leurs personnages. Or, ici, non seulement à chaque épisode ils font une sorte de job différent, mais en plus, tout l’ensemble est dénaturé du premier épisode censé être celui qui pose les bases justement, des bases qu’on ne parvient plus à voir. Ajoutez à cela des acteurs médiocres mais qui se prennent au sérieux et surtout une production qui capitalise à mort sur le décès d’un des acteurs principaux et vous obtenez Fast and Furious, une saga de films pathétiques qu’on regarde pour se moquer d’eux mais qui, au delà d’un plaisir coupable, donnent surtout envie de se replonger dans de vrais bons classiques des films d’actions Hollywoodiens. 

En bref, j’aurais pu ne rien écrire sur ce film, mais je ne pouvais pas résister à l’envie de compléter mon précédent article sans mentionner cet épisode, et sans nul doute les autres à venir car, bien que ce soit nul à son paroxysme, je reste tenté et curieux de voir s’ils parviennent à hisser la barre encore plus haut dans la nullité, et croyez-moi, ca, c’est vraiment l’exploit.

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