Chichi FREE GUY ?
On va causer du film Free Guy aujourd’hui et je ne suis pas fier du titre de cet article, j’avoue.
Ryan Reynolds a encore frappé avec Free Guy. Toujours dans son envie de faire des films qui l’éclate, Reynolds continue de nous amuser à travers son humour caustique et ses films “bubble-gum” qui sont loin d’être des œuvres intellectuelles (ou alors je ne suis vraiment pas malin).
Pourtant, le personnage amuse, nourri par une fan base constituée grâce à ses nombreuses facéties sur Internet, un jeu d’acteur un peu sous-exploité mais qui convainc en général dans ses films, et surtout un choix de projets toujours relativement spectaculaires depuis quelques années, montrant qu’avant tout, il a envie de s’amuser plus qu’autre chose.
C’est le cas encore ici de Free Guy, une œuvre qui nous parle d’un personnage non jouable de jeu vidéo (un PNJ) qui décide un jour de ne plus en être un. L’idée est assez amusante et fait de suite penser un peu à Pinocchio refusant de rester une marionnette et devenir un vrai petit garçon.
FREE GUY : un GTA en film ? (Spoilers alert)
Pinnocchio c’est un peu Guy, notre personnage principal qui se plaît à sa petite vie de PNJ et qui un jour va porter des lunettes qui vont lui révéler un tas de choses ! Comme quoi les opticiens, ça a du bon ! On s’amuse à retrouver un lien avec le cultissime They Live et ses fameuses lunettes qui révèlent des extraterrestres envahisseurs, scénario qui sert même de base aux complotistes qui y voient une œuvre prophétique (sigh).
Ici, le personnage interprété par Ryan Reynolds va donc découvrir un monde à part, et s’amouracher d’une joueuse au point de la suivre et tenter de s’améliorer dans ses niveaux de jeu en ne tuant que les joueurs “méchants”. Chose qui va intriguer le monde entier, pensant qu’il s’agit d’un joueur farfelu. Sauf que le héros, c’est bien un PNJ et ça va affoler les développeurs et leur méchant grand patron mégalo qui va tout faire pour se débarrasser de cette anomalie. Car Guy est en fait la preuve irréfutable qu’Antoine a sciemment volé un code de programmation appartenant à un autre jeu.
Donc on a Guy (Ryan Reynolds) qui est un PNJ doté d’une IA avancée liée au code volé par Antoine (Taika Waititi). Celui-ci va s’amouracher de Millie (Jodie Comer) qui est à la recherche de son code, créé avec son ami Keys (Joe Kerry), travaillant désormais chez Antoine.
Guy va aider celle-ci à retrouver la preuve que le jeu renferme son code, ce qui lui permettra de gagner son procès contre l’éditeur. Le jeu fourmille de petites références au jeu vidéo et à la pop culture. Bien sûr, ici, Free City, c’est GTA, et on ne peut que s’amuser de l’idée de voir un PNJ avoir une vie, une vraie et cela vient du fait que Millie et Keys ont créé une maquette de jeu qui a été volée par Antoine mais qui, sans qu’il ne le sache, a évolué en tant qu’IA. De ce fait, Guy est un PNJ intelligent et indépendant qui va peu à peu prendre conscience de son monde, de sa situation, et tenter de sauver ses congénères, pas encore tous conscients en revanche de la situation.
Je ne vous parle pas des petits twists et autres bonus et easter eggs du jeu… Mais en gros, on est ici sur une intrigue située entre deux mondes, un virtuel et un réel.
Une réussite ou juste un film banal sur les jeux vidéo ?
Un film qui associe monde réel et monde virtuel dans une seule et même intrigue, ce n’est pas nouveau, on peut citer Matrix par exemple. De même, les jeux vidéo mis en valeur comme ici ce n’est pas nouveau, le film Pixels avec Adam Sandler avait rendu un bel hommage, quoiqu’un peu bancal, aux jeux de notre enfance (enfin pour la génération de trentenaire / quarantenaire dont je fais partie).
Le scénario de base n’a rien de fou, toutefois l’idée de chercher une preuve dans un jeu à travers un bug menant à un code source originel, ce n’est pas forcément bête. Ici la maquette de jeu de Millie et Keys est cachée dans le jeu, de plus, il se trouve que les éléments déterminants des enjeux se révèlent plus visibles qu’on ne le croit.
Les acteurs jouent juste, sans pour autant crever l’écran, même si on peut rigoler des frasques de Taika Waititi et quelques caméos amusants. Nul besoin d’avoir de grands jeux d’acteurs, le ton est léger, et même si l’ensemble est drôle, parfois un peu incohérent aussi (certaines actions virtuelles sont peu probables pour un joueur même si le jeu est très bien fait). On ne prend pas peur pour les personnages.
Le film en lui-même est donc divertissant, et il m’a plu. Toutefois, il est une réussite dans son genre, en tant que divertissement, mais il est finalement très banal aussi. Et on voit vite d’où sont piochées les idées au final.
FREE GUY : un peu trop virtuel ?
Difficile de ne pas voir un lien avec Ready Player One et sa recherche de trésor dans un monde virtuel, même si celui-ci a une approche différente (et avec un peu trop de fan-service). Idem, on capte les références peu discrètes aux Mondes de Ralph qui doivent sauver leur monde virtuel.
Rien de bien fou au final, un jeu qui exploite une bonne idée : un PNJ qui devient “conscient” dans un GTA / Fortnite like et qui s’inspire à tout va dans les sources précédentes pour combler le vide. À noter aussi, et c’est aussi ça qui finalement devient un peu lassant, que l’on est sur du Ryan Reynolds classique. Un Reynolds show, où il s’amuse de lui-même (The Dude est toutefois bien drôle), mais reste quelque peu dans la même façon de faire que dans ses personnages depuis qu’il a joué Deadpool.
Car Ryan c’est ça, un gars qui capitalise son image de beau gosse caustique qui n’a peur de rien niveau ridicule, mais qui reste quand même beau et le fait savoir. Il n’y a qu’à voir 6 Underground ou Hitman and Bodyguard pour voir qu’il ne change pas de registre et ne prend pas vraiment de risques. C’est dommage car il a eu de bons rôles avant, mais il se cantonne sur une facilité qui risque finalement de lasser les spectateurs.
Donc au final, Free Guy c’est un bon divertissement, pas inoubliable mais honnête. Il permet de passer un bon moment entre amis ou seul après une grosse journée. On s’amusera de l’univers et des personnages, mais on n’est pas sur quelque chose de fou ni de transcendant. On appréciera tout de même qu’on soit dans un univers bien fichu avec peu de fan-service contrairement à d’autres. Car trop de fan-service tue parfois le fan-service, n’est-ce pas Mr Spielberg ?