Tu joues au DETECTIVE CONAN ?

Le jeune Detective Conan et ses amis
Le jeune Detective Conan et ses amis

Quand on suit l’univers du manga depuis longtemps, et encore plus le domaine du shonen, on entend souvent parler des grosses licences comme Dragon Ball ou Naruto, des titres à la mode comme Demon Slayer ou Spy Family, ou encore du record de longévité de One Piece qui vient de passer le cap des 100 volumes de manga comme celui des 1000 épisodes de la série animée à l’heure où j’écris ces lignes. Mais si on reste sur la même catégorie de longévité que ce dernier, il y a un titre encore plus ancien encore en cours de publication et diffusion mais qui se fait plus discret sur la longueur mais qui reste tout de même dans le top 10 des BD les plus vendues au monde : Detective Conan.

Detective Conan et ses amis
Detective Conan et ses amis

L’avant DETECTIVE CONAN

En effet, si l’auteur de One Piece a une productivité exemplaire depuis 1997 avec son histoire de pirates dans le fameux Weekly Shonen Jump (Dragon Ball, Naruto, Demon Slayer, Kenshin, City Hunter, Saint Seiya…), Detective Conan a démarré en janvier 1994 dans le Weekly Shonen Sunday (Ranma ½, Touch, Lamu, Alice in Borderland, Patlabor, Yakitate Japan…)  sous la plume de Gosho Aoyama qui avait déjà connu un petit succès dès 1988 dans la même revue avec la série Yaïba qui comptera 24 volumes.

Yaïba est un apprenti samouraï avec des attaques spéciales et des adversaires toujours plus puissants avec de l’humour aussi : bref c’est le shonen le plus classique qui soit sur le papier. Mais ça fonctionnait et c’est bien tout ce que son auteur et son éditeur voulaient ! Malgré une adaptation animée en 52 épisodes montrant son relatif succès, le manga se termine en décembre 1993. Et dès le mois suivant, démarre la nouvelle série de Gosho Aoyama : Detective Conan !

Yaïba le 1er manga à succès du mangaka
Yaïba le 1er manga à succès du mangaka

Elémentaire mon cher CONAN !

Cela démarre avec Shinichi Kudo, “détective lycéen”, qui lors d’une enquête se retrouve à être forcé à ingérer une substance créée par une mystérieuse Organisation qui le fait rajeunir à l’équivalent d’un enfant de 7 ans ! Avec l’aide du Professeur Agasa qui lui recommande de prendre une autre identité pour éviter à ses proches des ennuis, il devient le jeune Conan Edogawa qui sera hébergé par un détective privé un peu à la ramasse Kogoro Mouri et sa fille Ran, amie d’enfance et love interest du héros. Avec les gadgets inventés par le professeur, Conan continue de mener l’enquête discrètement en attribuant le mérite de ses résolutions d’énigmes à Kogoro (et parfois à d’autres personnages de son entourage), en attendant de retrouver cette fameuse Organisation et retrouver sa véritable apparence.

On sort un peu du schéma classique du récit initiatique pour des enquêtes sur 3 à 4 chapitres souvent totalement décorrélées de l’intrigue de l’Organisation mais généralement inventives tant par leur contexte que par leur conception. L’histoire s’enrichit progressivement de nouveaux personnages secondaires tant du côté des amis de Conan que du côté de cette fameuse Organisation, qui viendront casser la routine auquel on peut s’attendre après autant de volumes ou d’épisodes. La structure de ces volumes joue également sur le suspense car en travaillant chaque enquête sur 3-4 chapitres, la dernière enquête se termine forcément dans le volume suivant laissant le lecteur avec un cliffhanger assez haletant.

Detective Conan sur papier
Detective Conan sur papier

DETECTIVE CONAN, héritier de Holmes ?

Des critiques américains définissent Detective Conan comme un mélange de Scooby-Doo et de Sherlock Holmes ou encore comme un mariage illégitime entre Inspecteur Gadget et New York Police Judiciaire (Law & Order). Il y a un peu de vrai la dedans : l’humour reste présent avec Kogoro imbu de lui même et maladroit ou encore les gaffes enfantines des amis de l’école de Conan (les fameux “Detective Boys”) entre autres mais les crimes sont assez “lourds” et l’angoisse est assez palpable. L’équilibre est assez étrangement réussi.

Au même titre que l’auteur s’inspire et rend hommage aux maîtres du genre, on retrouve en lisant ce manga l’effet à la fois feuilletonnant et impressionnant quand on lit pour la première fois au début de l’adolescence les romans de Maurice Leblanc, Arthur Conan Doyle ou encore Agatha Christie. Les morts peuvent être parfois graphiques, les intrigues parfois dures et cela contrebalance énormément la légèreté ambiante, parfois à la manière d’un City Hunter (Nicky Larson pour les nostalgiques du Club Dorothée). 

L'oeuvre de Gosho Aoyama au cinéma
L’oeuvre de Gosho Aoyama au cinéma

On tire à vue ?

En réalité le seul bémol à ce tableau assez idyllique est au final la rançon de son succès : sa longévité car avec plus de 100 volumes de mangas et plus de 1000 épisodes du dessin-animé sans parler de nombreux jeux vidéos, direct-to-video et surtout pas moins de 25 films pour le cinéma, les enquêtes même si globalement inventives finissent par se ressembler un peu et les intrigues de fond n’avancent guère : quand cette Organisation va finalement tomber ? Quand d’autres personnes que le Professeur découvriront la véritable identité de Conan ? 

Quand Ran découvrira t'elle la vérité sur Conan ?
Quand Ran découvrira t’elle la vérité sur Conan ?

Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut bouder son plaisir et ne pas aller jeter un œil sur cette œuvre impressionnante du manga qu’est Detective Conan ! Le succès est tel qu’il a également réussi à se mesurer le temps d’un film au fameux Lupin III, aka Edgar Detective Cambrioleur en France ! Et si ça ne suffit pas : il est édité en VF chez Kana et une bonne centaine des premiers épisodes du dessin-animé sont disponibles sur Netflix ou Prime Video et la 1ère saison est même disponible gratuitement sur 6Play le service de catch-up TV du groupe M6 ! Aucune excuse pour ne pas mener l’enquête avec Detective Conan !

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *