SPEED : excès de vitesse ?

Dennis Hopper et Jeff Daniels dans Speed
Dennis Hopper et Jeff Daniels dans Speed

Remontons en l’an de grâce 1994. J’avais 13 ans et j’étais globalement insouciant, entre vie de collège, le Club Dorothée à la télé et des comics kiosque à lire en pagaille. Tout cela a d’ailleurs depuis disparu y compris les comics édités pour les maisons de presse pour le plus grand regret de mon portefeuille. Mais passons ce n’est pas le sujet ! Bref en août 1994, je me rends au cinéma le plus proche de chez moi, loin des multiplexes modernes par la taille mais assez proche de la plage géographiquement et j’ai le choix entre La Fille de D’Artagnan, Le Flic de Beverly Hills 3 et Speed. Le premier est un film français de Bertrand Tavernier et à cette époque je snobe assez facilement le cinéma français à quelques exceptions de comédies grasses (comme quoi on est vraiment couillon quand on est jeune) et le second est un 3e opus d’une série de films et je n’ai à l’époque pas vu les précédents (comme si cela avait réellement une énorme importance pour les blockbusters – non vraiment on est pas futé à 13 ans). Je jette donc mon dévolu sur Speed, sans même en avoir vu une bande-annonce ou lu une ligne dans un magazine cinéma.

Keanu Reeves, star de Speed
Keanu Reeves, star de Speed

Et le pitch en SPEED ?

Howard Payne, terroriste psychopathe, policier à la retraite, prend en otage un ascenseur dans un immeuble d’affaires à Los Angeles et réclame une rançon en menaçant de le faire sauter. Son projet échouant à cause de deux officiers du SWAT, Jack Traven et son partenaire Harry Temple, il décide alors de faire exploser le C4 qu’il avait placé sur son torse et de se faire passer pour mort. Pour se venger, Payne pose une bombe dans un bus, qui risque d’exploser si la vitesse passe en dessous de 50 miles/h (soit 80 km/h) ou si quelqu’un essaie de descendre. Jack Traven réussit à monter dans le bus. Commence alors un véritable casse-tête pour l’officier du SWAT, qui doit trouver par tous les moyens comment désamorcer la bombe accrochée à l’essieu du bus…

Jack Traven est interprété par Keanu Reeves qui vient de se faire remarquer dans les comédies Bill & Ted à la fin des années 80 et pour son rôle dans Point Break aux côtés de Patrick Swayze mais avant de devenir le Néo de Matrix en 1999. Tandis que Dennis Hopper prête ses traits à Howard Payne, le vilain terroriste de l’histoire. Dennis Hopper c’est évidemment le réalisateur et acteur principal de Easy Rider en 1969, mais il est également connu pour ses rôles dans Blue Velvet de David Lynch et celui du journaliste dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Et surtout il vient de sortir ou plutôt s’échapper du film Super Mario Bros un an auparavant !

Affiche cinéma de Speed
Affiche cinéma de Speed

Ils sont plus dans le bus ?

Oui, oui ! Mais je ne serai pas complet si je ne citais pas le dernier gros blockbuster avec Dennis Hopper : Waterworld, où il joue encore un méchant. Mais sinon, dans Speed, on notera surtout le grand lancement de la carrière de Sandra Bullock, qui sort de Demolition Man avec Stallone et Wesley Snipes et qui est désormais connue pour ses rôles très divers que ce soit en comédie potache (Miss FBI…) ou des films plus ambitieux comme Gravity. Et enfin on y aperçoit aussi la tête de Jeff Daniels, qui joue le partenaire du personnage de Reeves. Jeff Daniels, c’est Dumb et Dumber, Arachnaphobia et surtout l’excellente série The Newsroom.

Évidemment avec un casting aussi efficace le film a connu un joli succès en salles avec 121 millions de dollars engrangés aux Etats-Unis (et la 8e place au box-office US cette année là) et 2,4 millions en France (12e au box-office). Et c’est d’autant plus remarquable que 1994 a été riche de désormais classiques critiques et/ou populaires : Le Roi Lion, Forrest Gump, Mme Doubtfire, 4 Mariages et un enterrement, Pulp Fiction, The Mask, Rasta Rockett, La Cité de la Peur, Léon, Philadelphia, La Liste de Schindler, Sauver Willy, Sister Act 2, Un Indien Dans La Ville

Sandra Bullock au volant dans Speed
Sandra Bullock au volant dans Speed

Un réalisateur sobre

A la réalisation, on retrouve le néerlandais Jan De Bont (qui a repris le projet après le refus de Quentin Tarantino parti réaliser rien de moins que Pulp Fiction). Jan De Bont n’est pas un débutant dans le monde du cinéma. Il a débuté comme chef opérateur pour Paul Verhoeven sur une demi douzaine de films dont Basic Instinct puis il est devenu directeur de la photographie sur de grosses productions : Die Hard et A la Poursuite d’Octobre Rouge pour John McTiernan, L’Arme Fatale 3 pour Richard Donner, L’Expérience Interdite de Joel Schumacher, etc…

Par contre, en 1994, Jan De Bont réalise avec Speed son premier long-métrage de fiction ! Et vu ce que je vous ai dit des chiffres, avec un beau succès ! Cependant il ne réalisera en tout que 5 films de 1994 à 2003 : Speed, Twister, Speed 2, Hantise et enfin Lara Croft : Tomb Raider 2. Car depuis il a quitté le monde du ciné pour se consacrer à la photographie.

Enfin je ne serai pas complet sur Speed sans préciser qu’il s’agit en fait d’un remake ! Oui mais un remake d’un film japonais de 1975 : Super Express 109 où le bus est remplacé par un train. Mais la vitesse y reste la même 80 km/h. Et pour l’anecdote, même s’il n’est pas crédité au générique de Speed, les dialogues du film seraient l’œuvre du désormais controversé (car à priori toxique) Joss Whedon, le créateur de Buffy et le réalisateur du film Avengers du MCU.

La cata Speed 2
La cata Speed 2

Fallait-il un Speed 2 ?

Pas forcément de gaieté de cœur, mais oui, en 1997 Jan De Bont réalise Speed 2 : Cap sur le Danger où le personnage de Sandra Bullock, Annie, part en croisière avec son petit ami policier interprété par Jason Patric dont la filmo n’est guère mémorable, ni avant ni après. Et les commandes du paquebot seront prises par un pirate informatique (vous savez ce genre de méchants en vogue des années 90) interprété par Willem Dafoe qu’on préférera largement en Bouffon Vert dans Spider-Man.

On saluera le talent de Keanu Reeves ou de son agent pour ne pas s’être fourvoyé dans cette galère. Car Speed 2 est quand même cité régulièrement dans la liste des pires suites de films de tous les temps de nombreux magazines et sites web spécialisés. Il a même “gagné” le Razzie Award en 1997 de la catégorie “pire remake ou pire suite” (mais était nommé dans 8 catégories sur les 12 des Razzie !).

Ouais ce n’est pas une partie de plaisir ce Speed 2 ! Et je dois avouer que je lui préfère laaargement Speed 3. Non, je n’ai rien fumé. Il y a bien un Speed 3 ! Mais celui-ci se déroule sur une voiturette de livreur de lait qui a été piégée pour exploser si le véhicule descend sous les 4 m/h (soit 6,4 km/h)… Mais non je n’ai pas bu non plus, je vous dis ! Je parle de “l’hommage” fait par la série irlandaise Father Ted dès 1998 au film. Mais en vrai, si je dois regretter une seule chose sur cette duologie cinématographique, c’est de ne pas avoir eu droit aux titres québécois “Clenches” et “Ca va clencher”. Pas vous ?

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