WAYNE’S WORLD : mégateuf ?

Wayne's world
Wayne's world

Avant de parler de Wayne’s World : connaissez-vous Lorne Michaels ? Non ? C’est sans doute normal, et pourtant cet homme vous lui devez beaucoup de vos classiques de la comédie US. Lorne Michaels c’est celui qui est derrière la machine Saturday Night Live depuis plus de 40 ans (à une courte période d’absence près). Le SNL c’est une émission américaine hebdomadaire et en direct où un invité, souvent un acteur, fait office d’hôte et participe à plusieurs sketchs avec toute une troupe qui se renouvelle plus ou moins à chaque saison avec quelques comédiens qui officient durant plusieurs années. 

Lorne Michaels a donc lancé les carrières de comédiens tels que Andy Samberg (Brooklyn Nine Nine), Will Ferrell (Anchorman), Eddie Murphy, Steve Martin, John Belushi, Bill Murray, Dan Aykroyd, Bill Hader, Jimmy Fallon, Tina Fey, Amy Poehler, Kate McKinnon, Kristen Wiig et j’en passe. Mais pour l’anecdote, Lorne Michaels a aussi refoulé des monstres comme Steve Carrell ou Jim Carrey (qui lui est parti chez l’émission similaire des frères Wayans avec son pote Jamie Foxx).

SNL : usine à sketchs cultes

Si je vous parle de SNL c’est parce que cette émission est très importante pour la suite. Même si depuis que Andy Samberg et Ferrell sont partis, la nouvelle génération de permanents a rendu l’émission beaucoup moins amusante et sincère. Le rythme étant plus intense, les comédiens lisent leurs textes sur des prompteurs et jouent de fait, très mal, ils ne doivent leur salut qu’aux guests qui reviennent de temps en temps pour faire mousser un peu les choses dirons-nous. Mais le talent des comédiens n’est pas en cause pour moi, c’est la production actuelle, mais je m’égare. 

Le SNL a connu sa meilleure période au début de sa diffusion en 1975 jusqu’à la période Lonely Island on va dire. Cette période a permis à de nombreux sketchs et personnages de voir le jour et devenir célèbres à travers leurs personnages. Ainsi on a vu naître le duo Aykroyd / Bellucci alias les Blues Brothers, le duo Chris Kattan / Will Ferrell avec A Night at Roxbury devenu célèbre via Youtube (Mais si ! Les deux débiles qui hochent la tête sur What is Love de Haddaway !),  Coneheads toujours avec Aykroyd, ou encore MacGruber avec Will Forte et enfin, on y arrive, au duo Myers / Dana Carvey avec le cultissime Wayne’s World

Et oui ! Wayne’s world est une série de sketchs que je vous invite à visionner sur Youtube si vous adorez ces films. En tout on peut dénombrer une bonne vingtaine de films issus du SNL, beaucoup peu connus par chez nous en revanche. Et en dehors de ces films, d’autres films cultes ont aussi leurs racines dans le SNL avec des acteurs réunis (et devenus amis) ou certains producteurs issus aussi du SNL, on peut par exemple citer les Ghostbusters parmi les plus connus et issu de la génération SNL

Wayne's World remet Bohemian Rhapsody dans le game !
Wayne’s World remet Bohemian Rhapsody dans le game !

Wayne’s World : 2 films, scénarios simples mais bien écrits

Wayne’s World est une série de 2 films sortis respectivement en 1992 et 93, tous deux produits par notre fameux Lorne Michaels, et réalisés par Penelope Spheeris pour le 1er et Stephen Surjik pour le second. Les sketchs originaux nous montrent deux jeunes, un peu stupides et dans leur monde, qui ont une émission sur le câble dans leur petite ville d’Aurora dans l’Illinois. Ils tournent dans leur cave et font des espèces de “top 10” de divers sujets, critiquent des événements et ont parfois, des guests de renom comme Aerosmith. Il y a une bonne grosse série de sketchs qui ont bien mis en place l’univers étendu ensuite dans les films. 

Le plot du 1er film est simple, Wayne Campbell (Mike Myers) et Garth Algar (Dana Carvey) vivent tout deux dans la banlieue de Chicago, et animent leur émission depuis le sous sol de leurs parents. Un producteur du nom de Benjamin Kane (Rob Lowe vu notamment dans The West Wing et Parks and Recreation) va venir les rencontrer pour donner un meilleur élan à leur émission avec en réalité une arrière pensée marketing pour un propriétaire de bornes d’arcades. En plus de ce tournant dans leur vie, une musicienne du nom de Cassandra (Tia Carrere alias Sydney Fox) fera son apparition, donnant du fil à retordre à Wayne qui devra tenter de la conquérir face à Benjamin, qui est aussi son producteur et qu’il convoite ardemment. 

Le second film est tout aussi simpliste, Wayne qui a quelque peu réussi et s’est fait, avec son copain Garth, sa petite célébrité locale, a quitté le domicile familial et file le parfait amour avec Cassandra. Cette dernière a un nouveau producteur, Bobby (Christopher Walken) que Wayne ne voit pas d’un très bon oeil… Un jour, il a une vision de Jim Morrison et “un indien zarbi à poil” qui lui disent que son but dans la vie est d’organiser un gros festival de rock à Aurora…Wayne’s Stock ! 

Wayne et Garth, bon pied, bon oeil !
Wayne et Garth, bon pied, bon oeil !

Wayne’s World 2 : simple, basique

Vous l’aurez compris, on est sur du basique mais pourtant très efficace. Le 1er opus n’avait rien de très neuf à sa sortie car la plupart des punchlines ou catchphrases étaient déjà connues des sketchs initiaux. De fait, le film a surtout cartonné de par ses très nombreuses références rock de l’époque, comme la scène ultra culte de Bohemian Rhapsody, le passage avec Alice Cooper, ou encore la scène de placements de produits ultra exagérée et explicite mais aussi par l’introduction de personnages secondaires et surtout l’univers au delà du simple décor issu du SNL, les fans ont pu découvrir leurs personnages quasiment en vrai. 

Le second opus a un peu moins réussi, la source ne pouvant être exploitée deux fois de manière identique. On a certes, gardé les expressions classiques du duo, mais il a fallu changer l’univers pour montrer une évolution des personnages sans trop dénaturer le contenu original. La chose est plutôt réussie. Le film a fait appel à un très bon cast, Christopher Walken, Kevin Pollak, Chris Farley, Drew Barrymore et il a su user de caméos bien amenés (Robert Patrick en Terminator, le groupe Aerosmith etc…). L’ensemble est amusant, mais pas autant que le premier opus. 

Le troisième épisode aurait dû suivre peu de temps après, mais malheureusement Dana Carvey a eu de gros soucis de santé et a mis sa carrière en stand-by quelques temps. 

Une arrivée en France un peu par hasard

Wayne’s World et donc le SNL étaient totalement inconnus chez nous dans les années 90. Nous n’avions pas internet pour découvrir les autres shows étrangers, mais ce sont Chabat et Farrugia, du fameux groupe Les Nuls qui vont adapter et traduire les films en France. Ce sera d’ailleurs mes 2 tout premiers DVD avec Twister (Note du relecteur : non, Twister, vraiment ?!).

Chabat notamment, ne s’est jamais caché de ses influences US avec le SNL, d’ailleurs la bande de Nulle Part Ailleurs à l’époque où Canal + était une chaîne géniale avait clairement des influences de ces shows, et force est de constater qu’à l’époque tout était de très bonne facture. On est loin des pâles copies avec Arthur où l’on a affaire à des humoristes qui plagient les autres comiques américains (coucou Copy Comic!).

Le succès sera vite au rendez-vous en France, les répliques traduites deviendront cultes chez nous aussi, et sans passer par la case SNL justement, les français vont découvrir les personnages sans aucun antécédents et ils vont adorer. L’adaptation y est pour beaucoup, on voit trop souvent de nos jours des traductions mal fichues, mal traduites car le rythme des séries et films qui sortent sur les différents médias devient ingérable. 

Mention spéciale aux doublages également très réussis qui ne dénaturent pas du tout l’esprit du film, on peut même voir une patte de nos amis Les Nuls dans un passage où nos deux comparses parlent avec Alice Cooper et que celui-ci leur répond en Anglais avec un gars derrière qui traduit comme avec un documentaire, accentuant le comique de la scène par rapport à la version originale. 

Tia Carrere dans Wayne's World
Un jour, elle sera sienne ?

Mais sinon c’est vraiment bien ?

Wayne’s World, c’est potache : n’attendez pas une comédie fine ! On est sur du visuel, du cynisme parfois et aussi sur de l’absurde par moment. On ne va pas non plus basculer dans le graveleux inutile. Ca va toujours rester soft pour coller aux personnages d’ados attardés que sont Wayne et Garth avec leurs mimiques.

Les scénarios sont simples mais les personnages sont suffisamment bien travaillés pour ponctuer une histoire classique en un film dont on se souvient plus des scènes cultes que l’histoire en elle même au final. Wayne’s World c’est plus une succession de scènes cultes qu’une vraie histoire. Les personnages sont caricaturaux, les jeux d’acteurs faiblards, mais c’est finalement le style qui prévaut. Cet espèce de “bad acting” rend le film d’autant plus amusant au final. 

Wayne’s World, c’est clairement un plaisir coupable, on se le mate une fois à l’occasion pour s’amuser, on se reprends à imiter leurs expressions débiles, à secouer la tête sur Bohemian Rhapsody ou encore à dire à son pote malade “si tu veux vomir, vomis là d’dans”. 

Aerosmith dans Wayne's World
Aerosmith dans Wayne’s World

Poil au culte !

La suite n’aura pas vu le jour à cause de la santé de Carvey. Cependant il y a peu de temps, le duo s’est reformé le temps d’un sketch pour les 40 ans du SNL, faisant hurler les nostalgiques. Récemment encore, le record battu du plus grand nombre de “Handbangers” a été battu sur fond de Bohemian Rhapsody en hommage à la scène du 1er opus. Signalons aussi, pour l’anecdote, que grâce à cette fameuse scène, Myers et Carvey ont eu le privilège de présenter le film Bohemian Rhapsody lors des oscars de 2019.

De même, Mike a même eu un petit rôle (fictif) dans le biopic où il joue un des producteurs qui avait refusé la chanson Bohemian Rhapsody, il dit littéralement dans le film qu’il ne voit aucun jeune bouger la tête sur ce genre de musique…. Un clin d’oeil absolument parfait au film culte qui avait ajouté de la hype sur celle déjà fortement existante du groupe à l’époque. C’est par ailleurs Mike Myers qui a insisté pour cette musique, car lui même faisait cela dans sa voiture avec ses amis à l’époque… D’ailleurs la scène a eu tellement de prises qu’à la fin les acteurs avaient tous un torticolis… 

Si vous ne connaissez pas cette duologie culte et que vous aimez l’humour un peu bête mais pas méchant, foncez, c’est encore mieux si vous adorez le bon vieux rock, vous ne serez pas déçus. Espérons par contre qu’ils ne nous sortent pas un troisième opus car là on friserait le ridicule, mais bon…. Vu la carrière de Myers et Carvey actuellement, ils sont capables de nous pondre une troisième histoire catastrophique qui pourrait ruiner la perfection de cette duologie.

Mike ! Dana ! Ne touchez plus à rien, c’est parfait comme ça l’est ! 

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