MANDIBULES (de savon) : quand Dupieux fait mouche ?

Connaissez-vous Quentin Dupieux ? Si vous approchez de la quarantaine comme moi, vous n’avez peut-être jamais vu l’un de ses films mais à minima entendu sa musique. En 1999, il sortait le titre Flat Beat sous le pseudonyme de Mr Oizo avec une marionnette jaune nommée Flat Eric comme « visage ». Ce titre caracolait alors en tête des charts et il s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires. Et la marionnette s’est même ensuite affichée dans les spots de pub de la marque de jeans Levi’s réalisés par Dupieux lui-même. Bref, vous avez compris que Quentin Dupieux était musicien et réalisateur et c’est de son dernier film, Mandibules, dont il s’agit…

Honnêtement, j’ai une connaissance relativement limitée de son cinéma. Je n’ai vu que Au Poste ! lors de sa sortie en salle en 2018 avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig (l’un des 2 membres du Palmashow) ainsi qu’Orelsan. J’avais été assez séduit par l’univers absurde développé, assez inhabituel dans la comédie française principalement cantonnée à la grosse gaudriole. Toutefois, je n’ai jamais pris le temps de tester les précédents films de Quentin Dupieux pourtant généralement assez bien entouré en terme de distribution comme dans Steak avec Eric et Ramzy ou Réalité avec Alain Chabat.

Le Palmashow fait mouche ?

Dans Mandibules, Quentin Dupieux retrouve Grégoire Ludig mais également David Marsais. Le duo du Palmashow réuni à l’affiche donne ainsi de la visibilité au film mais comment le résumer ? Alors, on va tenter de faire simple : deux copains trouvent une mouche géante dans le coffre d’une bagnole et tentent de la dresser à cambrioler des banques pour eux… Oui, je vous l’avais dit qu’on tapait dans l’absurde (et encore vous n’avez pas tous les détails du film !).

Au casting, on retrouvera également Adèle Exarchopoulos dont j’espère ne pas avoir écorché le nom, même à l’écrit ! En 2020, l’actrice aura prouvé son énorme potentiel comique dans la série La Flamme mais également dans Mandibules, alors qu’on la connaissait principalement pour des rôles dramatiques comme dans La Vie d’Adèle pour le plus connu d’entre eux. A l’affiche, on retrouvera également le controversé rappeur belge Romeo Elvis ainsi qu’un visage familier, une de ces gueules du petit et du grand écran que l’on voit régulièrement mais dont on oublie systématiquement de retenir le nom : Bruno Lochet (Five, Les Trois Frères, Rien à Déclarer, les films des Chevaliers du Fiel…).

De biens jolies Mandibules que voilà

L’image et son grain nous plonge dès le démarrage du film dans un esprit assez 70’s. Le thème composé par Metronomy renforce l’effet en suggérant les musiques des comédies des années 70 et du début des années 80 comme par exemple dans La Chèvre avec Pierre Richard. Les tons assez chauds de l’image et le cadre provençal mis en scène comme à mi-chemin entre le Var et le Nevada enrobent le spectateur dans une nostalgie confortable avant de le confronter à des personnages et des situations plus qu’absurdes !

On ne peut ainsi nier les qualités de réalisateur de Quentin Dupieux : l’image est léchée, le cadrage varié et les plans sont magnifiques. Pour le jeu, les deux héros versent dans le style des héros des films Wayne’s World en forçant des voix aigües et un accent assez stupide et se confronteront à une Adèle Exarchopoulos brillante dans son exagération dans le volume de sa voix…

#AllonsAuCinema

Difficile de détailler une comédie absurde dans un article comme celui-ci ! Soit ça rebuterait, soit cela gâcherait l’effet de surprise… Par contre, je peux vous partager un double plaisir : celui d’avoir retrouver le chemin des salles obscures après 8 mois de disette confinée qui permet de rentrer réellement dans le monde quasi-onirique du réalisateur et celui d’avoir pu voir avec Mandibules une comédie barrée mais globalement positive et avec une ambiance si… confortable, je ne vois pas d’autre mot !