LA CHEVRE de Monsieur Weber

Parfois, on retombe par hasard sur des films qui nous avaient laissé un souvenir relativement calamiteux (ou simplement décevant) mais qui nous happent tout de même. Etait-il si mauvais ? Etais-je trop jeune ? Ou alors trop vieux ? Bref, on finit par se revoir le film en entier pour élucider ce mystère laissé en jachère par son « moi » du passé… Bref, aujourd’hui, j’ai revu La Chèvre.

François Perrin, l’archétype de La Chèvre
La Chèvre, film français sorti lors de mon année de naissance (1981) est réalisé par Francis Weber, principalement connu pour son succès avec Le Diner de Cons et ses 9,2 millions d’entrées avec le fameux personnage de François Pignon. Ce personnage d’homme ordinaire un peu simplet est d’ailleurs au centre de la plupart des films réalisés et scénarisés par Francis Weber, soit sous le nom de François Pignon, soit sous celui de François Perrin.
Sous ce dernier diminutif, on retrouve dans La Chèvre l’acteur Pierre Richard qui le porte à nouveau après sa prestation dans Le Grand Blond Avec Une Chaussure Noire écrit par Weber et réalisé par Yves Robert. A ses côtés, c’est Gérard Depardieu qui sera la deuxième grande figure de ce buddy-movie à la française. Et force de constater qu’après ce nouveau visionnage, le duo fonctionne assez bien avec un François Perrin maladroit et un détective M. Campana gros dur, impeccablement portés par leurs interprètes. Ce n’était pourtant pas le premier choix en ce qui concerne ces rôles qui devaient être dévolus à… Lino Ventura et Jacques Villeret !

Malchanceuse Chèvre
Le postulat de départ est déjà assez tordu. Pour retrouver la fille particulièrement malchanceuse d’un homme d’affaires disparue au Mexique, celui-ci charge en désespoir de cause un détective privé de se rendre là-bas accompagné d’un employé aussi malchanceux que sa fille pour suivre ses traces.
Et pour couronner le tout, il fait croire à ce François Perrin que c’est lui qui doit diriger l’enquête ! Bien entendu, les malentendus vont s’enchaîner au même titre que les situations rocambolesques et loufoques.

Un duo qui a fait date
Les gags sont amusants. Ils font parfois datés néanmoins, un peu comme la musique de Vladimir Cosma mais que l’on associe immédiatement au film. Le duo d’acteurs est sans aucun doute la raison de la longévité de ce film. D’ailleurs Francis Weber les réunira ensuite deux fois supplémentaires avec Les Compères et Les Fugitifs.
Le stéréotype du duo du gentil (très) maladroit et du gros dur est bien sûr éculé de nos jours mais Pierre Richard et Gérard Depardieu sont l’exemple parfait de ce genre de duo quand il est réussi. J’admets également avoir souri régulièrement à défaut d’un gros rire franc de toutes ces situations improbables.
J’avoue avoir révisé mon avis sur La Chèvre en le faisant passer dans la catégorie des plaisirs coupables. Pierre Richard est attachant et Gérard Depardieu a énormément de présence, et je vous confirme que les situations y sont aussi improbables qu’amusantes !
