SOUTH PARK : infantile mais pour adultes ?
Qui n’a pas entendu parler de Stan, Kyle, Cartman, Kenny et de South Park ? Certes, Kenny et Cartman sont les plus connus (et les plus drôles) mais est-ce que vous connaissez bien cette série culte, désormais entamant bientôt à l’heure où j’écris ces lignes sa 24ème saison ?
Je vous ramène en 1997, à l’époque de mes 12 ans pour prendre la route de South Park histoire de prendre un peu l’air. Y a des visages amicaux, des gens gentils bien comme il faut, en plus y a de la place pour se garer et les gens vous disent bonne journée. Alors suivez mon article sur South Park et je vous présenterai mes potes.
Un cartoon fait avec du carton qui ne fait pas de suite un carton
Avant tout, revenons rapidement sur la genèse du projet. On est en 1992, Tarantino nous sort son premier film, Sharon Stone lance la mode de l’arrêt sur image avec Basic Instinct et Tim Burton s’amuse avec Batman, bref, une année phare pour bien des films cultes. Cette même année, 2 étudiants du Colorado, Trey Parker et Matt Stone créent un court-métrage à l’aide de cartons appelé Jesus vs Frosty où on y voit une bande de gosses aux prises avec un monstre bonhomme de neige déguisé en Père Noël qui se fait terrasser par un bébé Jésus barbu.
Les prémices de la série culte sont là, le style (inspiré par le Monthy Python Flying Circus), les dialogues, on voit Kenny et Cartman (qui meurt avec Kenny dans l’épisode) et surtout la vulgarité. 3 ans plus tard, en 1995, le directeur exécutif de la FOX, Brian Graden voit le court-métrage et contacte nos deux amis pour leur en demander un second qu’il utilisera comme carte de voeux. Ni une ni deux, Trey et Matt lui envoient ce second épisode intitulé Jesus Vs Santa, le style est plus travaillé, les 4 gosses sont tous reconnaissables et la qualité est un poil meilleure (notamment les couleurs).
A la recherche d’un diffuseur
Le petit film est apprécié. Trey et Matt décident de créer petit à petit leur univers (en s’inspirant de leur enfance dans la vraie ville de South Park et de certains habitants et voisins) voyant que leurs petites animations ont le potentiel pour être une série. La FOX refuse de produire le show : Mr Hankey, la crotte qui parle, n’est pas du tout apprécié (ce qui est amusant quand on sait que ce personnage est limite un des moins “crade” de la série au final), nos amis se tournent donc vers MTV et Comedy Central.
Trey s’orientera sur Comedy Central, craignant que MTV édulcore trop leur concept pour le destiner à un public d’enfants plutôt qu’un public adulte / adulescent. Le contrat est signé, l’épisode pilote est fait en 3 mois, mais le succès n’est pas au rendez-vous, “Cartman a une sonde anale” fait un bide. Ils auront une seconde chance avec “Muscle Plus 4000” qui lui, aura un plus grand succès, et aboutira à la commande d’une saison entière auprès de nos deux compères.
L’aventure de South Park commence
Le 1er contrat signé, nos amis en ont fini avec le carton, l’informatique prend le dessus mais le style est conservé, chaque épisode met, au départ, 3 semaines pour être conçu et la majorité des voix sont celles de Trey et Matt modifiées informatiquement (ils font d’ailleurs la voix des 4 garnements).
On retrouve donc Stan, le garçon sensible et raisonnable terrorisé par sa grande soeur et dont les parents mènent un mariage raté. Kyle, le “juif” de la série avec son père avocat et une mère juive hystérique. Cartman, le petit gros, vulgaire qui hait le monde (et encore plus les hippies) et qui représente presque tous les défauts de l’américain moyen, personnage le plus développé de la série, fils d’une mère hermaphrodite et Marie Couche-toi-là. Et enfin Kenny, petit garçon pauvre de parents alcooliques, dont les propos sont inaudibles pour le spectateur à cause de son anorak et qui meurt à chaque épisode. Les bases sont là, je vous épargne le reste des personnages, ce serait beaucoup trop long.
Les 1ères saisons sont complètement barrées et vont dans tous les sens, on est sur un épisode / une histoire, et Kenny meurt à chaque fois. On voit les premiers personnages, la famille des garçons, quelques habitants et dans les rangs de la classe de nos 4 chenapans, on distingue déjà quelques futurs personnages cultes qui seront développés bien des années après.
Stars à l’appel ?
La série aura ses 1er guests, Georges Clooney en petit chien gay de Stan prénommé Sparky (Donc les “ouaf” que vous entendrez, c’est Georges himself), ou encore Jennifer Aniston en monitrice de colo névrosée. Les voix des personnages récurrents sont, comme nous le disions plus haut, les deux créateurs principalement, mais aussi Mary Kay Bergman pour les voix féminines (jusqu’à son tragique décès, puis qui sera remplacée), quelques membres de la production pour des voix additionnelles et enfin, Mister Isaac Hayes himself pour doubler Chef, le meilleur ami des enfants et aussi figure paternelle des chenapans, qui leur chante diverses chansons toujours très orientées sur la “chose”.
Les personnages se développent peu à peu au fil des épisodes dans leur caractère et leur psychologie, certains plus que d’autres, mais la série prends son rythme de croisière, elle est plus sur un ton satirique et critique mais ne va pas toujours coller sur l’actualité en elle même. On est ici sur un humour assez trash, parfois gratuit comme l’épisode Halloween avec des photos de Barbara Streisand dans les 4 coins pour vous faire peur, et la morale est assez légère. La force de la série réside surtout dans les caractères des personnages et leurs proches, et la critique beaucoup plus acide sur les américains que dans d’autres séries de l’époque.
Personne n’est vraiment épargné. Et nos deux créateurs s’en amusent beaucoup, notamment Matt qui est juif et se régale à tourner en dérision sa propre religion via Kyle et sa famille toujours en conflit avec un Cartman jouant la carte des clichés, qui parfois prennent vie dans l’histoire, rendant la chose d’autant plus amusante.
Controversée South Park
La série connaîtra du coup ses premières controverses, tapant sur des célébrités, la religion, des organisations. Bref, tout ce qui peut être tourné en dérision et critiqué, le tout couplé à une vulgarité sans pareille. Les plus puritains vont bondir sur leur canapé dès les premiers épisodes ! On assiste là aux mêmes soucis qu’ont eu les Simpsons avec Bart par exemple, sauf qu’ici, les Simpsons paraissent bien dociles par rapport à nos 4 sales gosses entourés d’abrutis.
Pourtant, dès les 1ères saisons, la série saura éviter la lassitude, son dessin s’améliore, les scénarios restent drôles et diversifiés mais iront moins sur l’absurde et plus sur l’exagération comique (ou tragi-comiques) de certaines situations, et les épisodes nous font découvrir tout un tas de nouveaux personnages. La série sait se renouveler, nous le verrons plus loin, et l’une des premières surprises fut l’épisode Chef Aid, 4ème épisode de la seconde saison.
Cet épisode est très important car il marque le début du génie des créateurs dans leur manière de pérenniser leur concept et le diversifier. Dans l’univers de la série, le personnage de Chef est très connu dans le showbiz, et dans cet épisode, des artistes viennent en aide à Chef qui doit régler une amende qu’on lui a infligé injustement, à travers un concert caritatif.
L’épisode voit des tas de groupes connus apparaître, et chanter leurs succès, dont Sir Elton John lui même. La bonne idée viendra surtout du fait que l’équipe décidera de sortir un véritable album, au titre éponyme, dans lequel on pourra écouter de nombreux titres connus, mais aussi du coup, des inédits de Elton John et Isaac Hayes sous le personnage de Chef. Sans exploser les charts, l’album connaîtra un bon succès et ce sera les débuts de la stratégie de merchandising de la série.
South Park le film : La surprise inattendue
En 1999, alors que la 3ème saison bat son plein, la série annonce son film à la surprise générale. Les premières questions se posent sur l’intérêt et la qualité d’un film sur ce concept de série. Le souci avec les films tirées de séries toujours existantes, c’est de faire simplement un épisode plus long, sans rien apporter au contenu principal, et donc ne susciter aucun réel intérêt pour le spectateur.
Il suffit de voir le film des Simpsons, qui, malgré sa très bonne qualité et ses bonnes critiques, ne reste pas moins, une fois le recul et l’excitation passée, qu’un gros épisode de 1h30 sorti plus de 20 ans après les débuts de la série. Le film sera amusant mais oubliable, ou pouvant tout à fait se fondre dans la masse des centaines d’épisodes de la série, d’autant qu’à part quelques améliorations graphiques, on ne verra pas de grosses différences avec les épisodes télévisés.
Ici, avec South Park on est sur une toute autre approche. Trey et Matt ont cette envie de s’amuser, ce projet, ce concept, c’est leur bébé et ils en font ce qu’ils veulent. Là où tout le monde s’attend à un simple gros épisode, la réalité est toute autre. Le film commence directement comme une comédie musicale, et la technique, même si le style “carton découpé” est toujours présent, se retrouve incroyablement améliorée.
Surenchère sur grand écran
Le synopsis est simple, Terence et Philip sortent un film hyper vulgaire, choquant les parents face à leurs enfants hyper influencés par les propos injurieux du film. La mort de Kenny, voulant reproduire un pet flambé fera déclencher une guerre contre le Canada, et je vous laisse découvrir la suite qui implique Satan et Saddam Hussein comme amants.
La surprise vient du fait qu’au delà de l’amélioration graphique, le film est une comédie musicale, le truc que personne n’a vu venir ! Les chansons sont toutes aussi trashs les unes que les autres (mention spéciale à “Ferme ta p*** de gueule et nique ton oncle”) et le film nous offre quelques belles surprises et des guests officieux et officiels très amusant.
Le film sera un succès, les fans et moins fans donneront de très bonnes critiques au film, bourré d’easter eggs, de références et de chansons prenantes, réussissant du coup à parodier les comédies de Disney comme ce fut le but principal au départ. La consécration viendra aux Oscars, où le film sera nommé comme meilleur chanson originale pour “Blame Canada”, mais perdra face à Phil Collins pour Tarzan (occasionnant des moqueries dans la série plus tard, totalement puériles mais amusantes contre ce bon vieux Phil).
Malgré la défaite, on retiendra la performance de Robin Williams lors de la cérémonie chantant la chanson du film, et nos deux compères habillés en robe de soirée sur le tapis rouge pour l’événement. Le film aura toutefois réussi à entrer dans le Guinness comme film contenant le plus de jurons au monde, un exploit pas si étonnant au final. Le film marquera ainsi le début de la nouvelle ère de South Park, celle que j’appellerais la version 1.5 de la série puis la version 2.0, celle que nous pouvons voir dès maintenant.
Saisons 4 à 9 : vers le début du nouveau South Park
La série, grâce au film, aura un design plus soigné, les explosions seront plus réalistes, on aura quelques mini effets 3D et la ville va se retrouver agrandie de plusieurs lieux et personnages, et, il faut le préciser, Kenny ne meurt plus, ou quasiment plus à partir de la saison 5 (et des explications sur ses résurrections apparaîtront ça et là au fil des épisodes de temps en temps dans la série, sans que cela ne soit vraiment explicité).
Le film étant indissociable de la série, il reste toutefois référencé dans quelques épisodes, même si tout comme de nombreuses séries du genre, la timeline est farfelue avec des personnages ne vieillissant jamais au fil des années, tandis que l’actualité et la technologie oui, et s’intègre dans l’histoire.
La série continuera, au moins jusqu’à la saison 10 à garder la structure : un épisode = une histoire. Jusqu’à la saison 9, on aura droit à de nombreux épisodes, tous plus ou moins égaux dans leur originalité et leur réception, tapant toujours sur différents sujets, mais on sent bien que les sujets viennent à manquer si on s’en tient à cette structure.
Le dernier coup d’éclat de ce que je considère comme la version 1.5 de la série (de la 4 à la fin de la saison 9) c’est le fameux épisode sur la scientologie. Cet épisode a énormément fait parler de lui, caricaturant Tom Cruise et sa soi-disant sexualité, mais aussi Travolta ou R Kelly via une histoire qui, via sa deuxième lecture, nous montre clairement où elle veut en venir.
Scientologie et South Park
Ici on a Stan qui est pris pour un nouveau chef spirituel par les scientologues, et celui-ci s’enferme dans le placard de sa chambre pour qu’on le laisse tranquille. De nombreux adeptes célèbres de la scientologie viendront essayer de le faire sortir du placard, dont, comme je vous le disais, Travolta et Cruise. Pour ceux qui ne le savent pas, sortir du placard signifie faire son coming out, et les deux célébrités citées précédemment font depuis de nombreuses années, l’objet de rumeurs sur une homosexualité non assumée. L’allégorie du placard a du coup fait couler beaucoup d’encre, vous vous en doutez..
Le gros tour de force viendra de ce passage où ils mettent en scène l’histoire de la scientologie, en précisant à coup de gros encarts de texte que tout ce qui est montré est réellement ce que croient les adeptes du culte. Histoire de préciser que POUR UNE FOIS ils n’inventent rien et que le ridicule de la chose est pourtant bien réel et qu’ils ne font que transposer littéralement la chose à travers leur simple média.
Cet épisode sera très mal accueilli par l’Eglise de Scientologie qui a pignon sur rue dans le showbiz et même au delà (je me souviens encore de l’office de tourisme de Québec qui me propose d’aller visiter l’Eglise de Scientologie du coin…). Isaac hayes, fleuron vocal de la série décidera de claquer la porte, ne supportant pas l’affront à sa religion. Un départ vivement critiqué étant donné qu’il ne se gênait pas pour toucher son chèque dans des épisodes mettant à mal les autres religions. Ni une ni deux, Trey et Matt feront sans, en entamant ce que nous appelleront, la nouvelle génération de South Park.
Southpark 2.0 : Bigger, Smarter, Uncut
Le début de la saison 10 est en quelque sorte le renouveau de la série. D’emblée, le 1er épisode tue Chef (désolé pour le spoiler mais il est important pour la suite, et Isaac Hayes mourra peu de temps après l’épisode par ailleurs). La série prends donc un tournant en disant adieu à certains personnages cultes, comme le Chef et en introduisant de nouveaux. La série surfera à chaud sur l’actualité avec les nouveaux moyens dont elle dispose depuis la saison 5, pouvant créer un épisode en moins de 3 semaines parfois.
Le génie des créateurs vient du fait qu’elle parvient à surfer sur un tas de choses de manière créative et drôle, si on avait pu voir un premier exemple avec l’épisode “les armes c’est rigolo” où les enfants seront dessinés dans un style manga dans la saison 8, ils feront plus fort dès cette dixième saison avec un double épisode incluant Bart Simpson et les Griffin (ou plutot leurs “auteurs”) et un épisode mémorable “Make love, not Warcraft” où la quasi intégralité de l’épisode sera réalisé dans le jeu World of Warcraft grâce à un savant partenariat commercial avec Blizzard. Cet épisode leur vaudra leur second Emmy Awards après celui pour l’épisode “Potes pour la vie” de la saison 9, devenant la 4ème série pour adultes à recevoir cette distinction après Simpsons, Futurama et King of the hill.
Un WoW effect ?
Pour éviter la lassitude, la série parvient à se renouveler, toucher un nouveau public au delà de ceux qui suivent la série depuis 1997, elle attise la curiosité des plus jeunes générations jouant à WOW par exemple, et aussi et surtout, elle va changer sa trame scénaristique.
En effet, fini de se focaliser sur les 4 garçons ! Désormais toute une ribambelle de personnages est mise à l’honneur au fil des épisodes, mettant parfois en second plan les principaux (à part peut être Cartman qui est le plus développé et drôle de tous). Ainsi on découvrira Butters, Tweek, Clyde, Craig, Timmy, Jimmy, les copines de Wendy et tout un tas d’autres gosses à la personnalité délirante. Chez les adultes, Garrisson deviendra une femme, puis encore un homme, Le père de Stan, Randy deviendra un personnage quasi aussi important désormais que les enfants, et de nombreux autres adultes et lieux vont faire de South Park une ville beaucoup plus grande qu’à ses débuts et donc avec tous les travers d’une ville américaine moyenne.
En mettant en scène de nouveaux personnages déjà, la série parvient à se renouveler, puis elle change son mode de fonctionnement. Si chaque épisode a une histoire, chaque saison fait l’objet d’un fil rouge, résolu à chaque fin de saison ou début de saison suivante via un cliffhanger. Cette nouvelle façon de faire permet du coup à l’audience de mieux se fidéliser, si on rate un épisode, on loupe un élément important de la trame principale de la saison, du coup le spectateur ne veut pas louper un épisode et ne les regarde pas dans le désordre, on fidélise la ponctualité du spectateur face à sa série, encore une fois, c’est très malin.
Nouveau rythme, merchandising…
Autre changement notable, la série fonctionne sur 10 épisodes et non plus 14-15 comme avant, mais l’actualité est retranscrite quasi à l’identique, à tel point que Garrisson sous les traits d’un Trump face à Hillary Clinton, devait perdre face à elle, et, suite à la victoire inattendue pour beaucoup de Trump, fera transpirer les équipes qui devront modifier à la dernière minute l’épisode où Hillary gagnait pour y faire gagner Garrison et coller à l’actu pour de bon (tout en faisant réécrire une bonne partie des épisodes suivants aux scénaristes).
Enfin, la série surfe sur sa notoriété pour faire de l’auto promo de son merchandising. Trey et Matt adorent les jeux vidéos, au delà des simples produits dérivés comme des Funko, des jeux de société, des figurines et autres objets estampillé South Park, ils veulent retranscrire leur série en jeux. L’aventure de South Park en jeux vidéo commença assez tôt, mais la qualité n’était pas au rendez-vous, de fait, ils vont fonder un studio de développement dédié qui verra ainsi la naissance de quelques jeux plutôt bien fichus jusqu’à l’apogée : Le Bâton de la Vérité, l’Annale du destin et le jeu mobile Phone Destroyer.
South Park dont vous êtes le héros
Des épisodes complets présentent les jeux vidéos issus de la série. Le Bâton de la Vérité, apparaît dans un épisode où les gosses se la jouent heroic fantasy, introduisant le mécanisme du futur jeu, qui sera un RPG à la Final Fantasy. Le second, se verra introduit dans les épisodes mettant en scène l’alias de super héros de Cartman “Le Coon” (bien qu’introduit plus tôt avant la saison 10 mais pas de manière aussi poussive).
Ces jeux ont l’avantage d’être graphiquement identiques à la série, impossible de discerner la série du jeu selon l’image que vous faites de votre écran, le jeu n’est plus un dérivé de la série, il en devient complémentaire tout comme le film, tout en étant radicalement différent du format original. Le fait d’avoir intégré ce type de produit au sein des équipes de la série donne non seulement une crédibilité au produit, mais aussi une liberté de création et au final un accueil critique très positif, alors que nos amis n’ont pas encore élaboré une version multijoueur de la série, et parions qu’ils y ont déjà pensé.
Quel bilan après 23 saisons ?
La série a 23 ans, les Simpsons ont 32 ans, les Griffins bientôt 18 ans, ces séries durent, mais peinent aussi à se renouveler.
Cela fait des années que les gens voient les Simpsons sur le déclin, notamment depuis le film, arrivé trop tard pour beaucoup. Les Griffins restent drôles (et parfois plus trash que South Park) et tentent des crossovers comme avec les Simpsons pour gagner un peu en audience car elles ne parviennent pas à avoir le culot de South Park et sans doute aussi cette liberté créative.
Bien que la série ne soit pas parfaite, elle a réussi à ne pas vieillir avec son public comme beaucoup mais au contraire à fidéliser ses premiers fans, tout en allant à la conquête des nouvelles générations (qui souvent n’ont jamais vu les premières saisons). C’est en cela que je considère cette série comme très intelligente sur bien des points.
Son contenu est bourré de sous entendus, de double lecture tout en restant drôle et sans sombrer dans le moralisme. On se rend compte, surtout après la saison 8, que la série parvient à balancer non plus via un contenu gratuit et explicite, mais au contraire via une lecture plus fine et sous entendu, une fois qu’on parvient à gratter la principale couche qui, elle, reste tout à fait dans un style “pipi caca gore bête et méchant”. Ce qui plait aussi c’est que la série garde un ton juste, plus orientée démocrate que républicains, elle n’en cache pas néanmoins une critique cinglante de la société américaine et du monde, tapant sur tout le monde sans favoritisme, ce qui fait qu’on peut difficilement l’attaquer pour un quelconque parti pris.
Retour à South Park
Bien sur, la série va et commence à lasser les gens, tout comme une longue relation, après plus de 20 ans on reste fidèle mais on a plus la même étincelle qu’avant, pourtant, à l’instar de ses confrères, elle a réussi à se redonner plusieurs fois un second souffle, de manière intelligente (et commerciale) lui permettant de lui assurer encore quelques années, et ce n’est pas l’arrivée de la série sur les plate formes de Streaming qui vont l’empêcher de pouvoir garder le cap encore quelques années…avec notamment un renouvellement pour atteindre la 26ème saison à l’heure actuelle.
En conclusion, Trey et Matt sont aussi créatifs qu’ils sont malins, je vous invite du coup vivement à voir et revoir cette série, mais aussi leurs autres créations, dont nous parlerons plus tard sans aucun doute, tels que Team America (incroyable film de marionnettes dans le style Thunderbirds), Baseketball ou encore leurs comédies musicales au théâtre comme Book Of Mormons et Cannibal The Musical…. Oui, on en a pas fini avec eux croyez moi!