EQUALIZER 2 : le même refrain ?
Série diffusée sur M6 dans les années 90 (à priori à partir de 1991 en 2ème partie de soirée), The Equalizer est arrivée en France après sa fin aux Etats-Unis et pas moins de 88 épisodes découpés en 4 saisons sur CBS. Je dois avouer que cette série “réaliste” (comprendre : sans gadget irréaliste, héros qui fait des blagues en voix-off ou qui se sert de chewing-gum pour résoudre ses problèmes) ne m’a jamais passionné et j’en ai un souvenir ténu à l’exception de multiples bandes-annonces sur la “petite chaîne qui monte” de l’époque.
Equalizer : de la série au film
Le visage d’Edward Woodward*, qui a obtenu un Golden Globe pour Meilleur Acteur dans cette série en 1987 d’ailleurs, et le principe de l’ancien agent secret rachetant ses actes passés par la défense quasi-gratuite de la veuve et de l’orphelin pour “égaliser” les chances face aux criminels, sont en fait ma seule réelle connaissance de la série, sans doute arrivée trop tard à la télévision française (comme la série originale Star Trek par exemple).
En 2014, un premier film “remake” The Equalizer avec Denzel Washington sort et je le rate en salles malencontreusement. Les bons échos de l’époque me font rattraper mon retard sur Netflix juste avant la sortie du deuxième épisode et je découvre un film d’action intéressant malgré des longueurs indéniables.
Denzel et Antoine
Antoine Fuqua, réalisateur de Training Day, Shooter Tireur d’Elite ou encore La Rage au Ventre et forcément grand habitué à diriger ce bon vieux Denzel, remontait dans mon estime après un remake des Sept Mercenaires plutôt poussif. La sagesse du “vieux” Denzel rend encore plus violents les combats clippesques et chronométrés contre les criminels croisés dans ce premier opus, et par là-même rajeunit ce qui est alors appelé à devenir une franchise (encore une !).
Quatre ans plus tard, en 2018, on reprend les mêmes et on recommence toujours avec le duo Denzel/Antoine (Fuqua, pas le gars qui a besoin de lunettes et de bon goût vestimentaire). Robert McCall, le fameux Equalizer, coule des jours paisibles de chauffeur Lyft et justicier local jusqu’à la mort de sa “seule amie” (ce n’est pas moi, c’est elle-même qui le dit dans le film !) et forcément il décide d’aller la venger et se retrouve confronté à son passé. Voilà voilà… On a un scénario… Ou plutôt un pitch ultra-classique qui s’éloigne du principe du justicier désintéressé pour en faire un film d’action vraiment simple, basique.
Equalizer ou diluer ?
Mais trop de simplicité tue la simplicité, donc on ajoute des sous-intrigues rappelant quand même le côté “justicier next-door” avec un enfant retrouvé en pré-générique par exemple. On ajoute des scènes rappelant le 1er film, genre “on sait que tu sais mon pote le spectateur”, avec le nouveau bouquin à lire pour le héros et le sachet de thé dans son mouchoir en papier…
Et résultat, on délaye inutilement l’histoire et perd un peu le propos pourtant simple du film. Sachant que même la réalisation va partir en séquence de TPS dans son dernier acte (comprendre jeu vidéo à la Gears of War), et donc laisser tomber complètement la photographie du film et rendre ridicule la résolution finale, même si cela a le mérite de la surprise.
Bof ! Bof !
Bref, si l’on est content de retrouver le héros et que, il faut l’avouer, le divertissement est “suffisant” pour une séance estivale, The Equalizer 2 est quand même poussif, donc je pense, qu’à part pour la clim, vous pouvez vous éviter la salle de cinéma pour ce film, où je vous préviens vous ne verrez absolument pas Denzel avec une explosion dans le dos en plein Bruxelles. Oh déception !
* Pour l’anecdote, l’Englishman in New York de la chanson de Sting, c’est lui, Edward Woodward, et d’ailleurs le générique de la série d’origine a été composé par le batteur de The Police : Stewart Copeland !