ONE DAY AT A TIME : rire cubain
Il est des séries que l’on découvre vraiment par hasard, pour passer le temps, sans y croire spécialement. On pourra dire que c’est arrivé principalement grâce aux algorithmes de Netflix, mais en zappant au hasard sur la télévision « historique », ça arrivait déjà devant le petit écran.
J’avoue qu’en lançant le 1e épisode de One Day at a Time au printemps 2018, pendant des vacances (bien méritées, bien sûr !), j’étais persuadé de lancer une sitcom « à l’ancienne » et je n’avais guère plus d’espoir qu’APRES avoir regardé le 1e épisode de La Fête à la Maison, 20 ans après. Non, vraiment je n’attendais rien de plus que de passer une vingtaine de minutes sans réfléchir.
Rire avec One Day at A Time
Vous vous doutez du twist : je me suis régalé et ai enchainé les épisodes jusqu’à terminer la 3ème saison… avant d’apprendre que Netflix venait de l’annuler. On y suit la famille cubaine de Penelope qui vit avec sa mère Lydia et ses deux enfants Elena et Alex. Elle jongle entre sa mère envahissante, l’éducation de ses enfants, son boulot d’infirmière, son passé militaire et ses relations amoureuses… Bref, la base du scénario de la sitcom familiale telle qu’on les regarde depuis des années !
Mais ce remake d’une série éponyme de 1975 produite par Norman Lear (producteur de All in the Family ou encore Maude – le programme dont l’adaptation française se nomme… Maguy !) se révèle tellement feel-good et délivrant des messages progressistes, qu’elle se dévore sans complexe ! On y rit énormément mais des moments plus dramatiques viennent alimenter la réflexion sur le syndrome post-traumatique, l’homosexualité, etc, et enrichissent le contenu de cette comédie globalement féministe. La série d’origine bénéficie néanmoins d’autres thèmes difficiles au fil de ses 9 saisons comme le viol ou encore l’adolescent en couple avec une personne de 40 ans…
Casting exubérant
Evidemment, tout se conclut assez facilement avec quelques discussions familiales et beaucoup de bienveillance mais ces problématiques modernes ont le mérite d’être évoquées de manière frontale. Les deux actrices principales rayonnent que ce soit dans le rôle de l’héroïne Penelope « Lupita » Alvarez, qui est jouée par Justina Machado (aperçue dans Jane The Virgin ou encore Destination Finale 2) ou dans celui de l’exubérante Lydia, jouée par Rita Moreno (oscarisée pour son rôle dans… West Side Story et pendant 6 ans dans la série carcérale Oz !).
En bref, tout fonctionne dans One Day at a Time / Au Fil des Jours grâce à la formule évidente et efficace de la sitcom familiale, mais très bien réactualisée. J’estime que le cast n’y est pas pour rien et sans doute que l’expérience de la showrunner de la série sur How I met your Mother a sans doute aidé a insuffler de la modernité dans une formule éculée. One Day at a Time s’en est allée de Netflix avec les honneurs après 39 épisodes d’excellente facture… jusqu’à être reprise au printemps 2020 par la chaîne PopTV aux USA pour une 4e saison qui maintient le niveau de qualité, avec notamment un excellent premier épisode qui se paie à la fois la gaufre d’une guest-star en la personne de Ray Romano (Tout le Monde aime Raymond) et de se moquer via une réplique de Netflix qui l’avait annulée ! Et je ne parle même pas de l’épisode animé diffusé après une pause liée à la crise du Covid dans le monde où la politique américaine de Trump est vivement attaquée avec un humour brillant…
Merci de m’avoir fait découvrir ce série !