NOUS LES CHIENS : Woof are U ?
Le cinéma coréen n’est pas vraiment ma spécialité, je l’avoue. J’ai certes vu deux films de Bong Joon Ho mais ça ne fait certainement pas tout ! Et si je ne suis pas néophyte en animation japonaise, je crois que je ne me suis jamais confronté à un film d’animation coréen. Nous Les Chiens a donc été une « première fois » pour moi.
Corée-ment pas mal ?
Nous Les Chiens n’est pas très récent dans son pays d’origine. En effet, le film est sorti en 2018 en Corée Du Sud ! Il n’est arrivé en France qu’en 2020 en salles grâce au distributeur du succès Parasite entre autres : The Jokers. On pourra les remercier de travailler à populariser un nouvel horizon cinématographique. Rendons à César… (pas le chien hein) : le Festival d’Annecy l’avait sélectionné en 2019.
Nous Les Chiens (ou The Underdog ailleurs dans le monde) réalisé par Lee Choon-Baek et Oh Sung-Yoon (Lili à la découverte du monde sauvage) se concentre sur un groupe de chiens qui ont pour point commun d’avoir tous été abandonnés par leur maître. Le film relate le retour à la nature de ces animaux au fil d’un road-trip, un peu comme dans L’Appel de la Forêt par exemple.
Nous Les Chiens… Eux Les Hommes
Certains sont plus sauvages que d’autres mais Moong-Chi fédérera le groupe. Ce chien abandonné nous permet de rentrer dans l’histoire dès le début en exposant son désarroi face à sa nouvelle situation. Ce petit groupe devra lutter pour se nourrir, échapper à certains humains et surtout trouver un nouvel habitat naturel pérenne.
Le film, très coloré, mêle décors peints et animation 2D en général et animation 3D de type cell-shading pour les chiens. Le rendu est assez réussi. Pour le scénario, on est entre le récit initiatique classique et mignon et le pamphlet attaquant la Corée du Nord (je vous laisserai découvrir pourquoi). Ce mélange est assez étrange et fait s’interroger sur la cible réelle du film, d’autant plus que quelques moments assez violents se présentent au fil de l’histoire.
Foisonnant !
Le propos est au final assez brouillon avec des sous-entendus écologiques, de la charge contre les violences faites aux animaux, les risques liés à l’urbanisation et j’en passe ! Mais l’ensemble reste plaisant globalement à l’exception d’un léger ventre mou en deuxième partie mais qui relève la tête avec un climax des plus inattendus et du bon sentiment un poil mielleux tout de même.
En fait, Nous Les Chiens a une construction inhabituelle pour un film d’animation et on y retrouve le côté un peu « fourre-tout » du cinéma sud-coréen. Même si l’on est déstabilisé, ce n’est pas pour ça qu’il faut ce détourner de ce film qui est une assez bonne surprise dans l’ensemble, assez frais et positif.