JOKER : KILLER SMILE (2019)

Joker : Killer Smile
Joker : Killer Smile

Grâce au film de 2019 Joker de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Robert De Niro, la némésis du Chevalier Noir s’est retrouvée à nouveau sous le feu des projecteurs. Non pas que les interprétations précédentes sur grand écran avaient démérité, mais on ne peut nier que la prestation de Phoenix était également brillante. Malgré cette actualité cinématographique récente, l’ombre du Joker plane dans les comics de l’éditeur DC Comics depuis quelques années. Et pas seulement dans Joker : Killer Smile dont on va parler plus loin !

Sans blague, qui est le Joker ?

En effet, le scénariste le plus côté de l’éditeur en ce moment, Scott Snyder, l’a réintroduit sur Batman dans l’arc Death of the Family en 2012 puis l’a à nouveau simplement utilisé dans Batman Endgame, une mini-série de 2014. Mais en lançant son propre « Dark multiverse » en 2017, le scénariste joue avec un « Batman Who Laughs » qui est un croisement entre Batman et le Joker. Parallèlement à ça, l’autre scénariste « en chef » à l’œuvre chez DC, Geoff Johns a glissé dans Justice League #50 et le DC Universe Rebirth #1 en 2016 qu’il y aurait en fait… TROIS Jokers ? Et ce même Geoff Johns s’apprête à sortir avec Jason Fabok aux dessins une mini-série censée éclaircir cette storyline pour l’été 2020 : Batman Three Jokers.

Créé par Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson dans le Batman #1 d’avril 1940, le personnage du Joker a toujours été fascinant. Inquiétant et sadique principalement, clown psychopathe assurément et totalement imprévisible, il est sans aucun doute le vilain du Bat-verse le plus apprécié des fans. Il a été popularisé par ailleurs par ses nombreuses apparitions dans d’autres médias (films, dessins-animés, jeux vidéos…).

Devine qui vient dîner ce soir ?
Devine qui vient dîner ce soir ?

Lemire et Sorrentino à la barre

Ici pour surfer sur la sortie du film de Todd Phillips à l’automne 2019 et pour enrichir le récemment lancé Black Label de DC Comics (sorte de successeur à l’imprint Vertigo pour faire simple avec des histoires plus adultes et plus « haut de gamme »), débarque Joker : Killer Smile sur les étals des comic-shops US. Il s’agit d’une mini-série de 3 épisodes contant la descente aux enfers d’un psychologue tentant d’analyser et guérir le célèbre vilain mais qui va plutôt sombrer lui-même dans la folie.

Aux manettes, on retrouve le scénariste Jeff Lemire qui avec ses succès critiques précédents Black Hammer (2014), Sweet Tooth (2009) et Royal City (2017) a plutôt principalement exploré la thématique de la famille que celle de la relation patient-docteur. Il est accompagné ici aux dessins par Andrea Sorrentino avec qui il a travaillé sur un run mémorable de Green Arrow à partir de 2013 chez DC Comics puis sur la série Old Man Logan chez Marvel.

Souriez vous êtes filmés
Souriez vous êtes filmés

JOKER : Killer Smile ou Serial Killer ?

La relation entre le Clown Prince du Crime et le Dr Ben Arnell fait penser au duo du Silence des Agneaux entre Clarisse et Hannibal Lecter en terme de séduction de l’innocent pour l’amener sur le chemin de la folie. Les dialogues sont particulièrement étudiés et le Joker y joue une partition inquiétante et brillante. Il y a certaines similitudes également avec le traitement du personnage dans le film Joker, l’air du temps sans doute plus qu’une inspiration vu que le film n’était pas encore sorti lors de l’écriture de la mini-série.

Le style graphique d’Andrea Sorrentino renforce le style thriller horrifique de l’ensemble avec des aplats noirs très présents et un découpage très cinématographique. Et le dessin est parfaitement servi par les couleurs de Jordie Bellaire sur une palette de tons saturés très adaptée à l’histoire. Une ambiance inquiétante se dégage des planches avant même de se plonger dans les dialogues !

Une relation à problèmes entre le Joker et son thérapeute
Une relation à problèmes entre le Joker et son thérapeute

Efficacité vs Originalité

Joker : Killer Smile est une mini-série très efficace et bien servie par son équipe créative. Elle fait honneur à son personnage-titre et à l’imprint DC Black Label mais on pourra néanmoins regretter un peu le manque d’originalité en ce qui concerne le plot en lui-même. La perversion par le Joker d’un membre du corps médical est un peu la base aussi des origines du personnage d’Harley Quinn dans la série animée Batman : The Animated Series de 1992 ! Toutefois, ça reste un titre de qualité : ne boudons pas notre plaisir !

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