BREWS BROTHERS : Everybody needs… a beer ?!

Brews Brothers comédie Netflix
Brews Brothers,une comédie Netflix

En plein confinement un peu partout dans le monde, Netflix a mis en ligne en avril 2020 (une semaine avant #BlackAF) une série intitulée Brews Brothers, une comédie dans le monde des brasseries artisanales au sujet de deux frères que tout oppose à part leur passion pour la bière craft et qui doivent sauver leur micro-brasserie Rodman’s à Van Nuys, un quartier de Los Angeles : en gros une fenêtre sur les bars à bières à une époque où on ne peut plus s’y rendre !

Une petite bière ?

Pour une série télévisée, on peut admettre que le sujet est très original. En tout cas, bien plus que son titre qui a dû être utilisé par un certain nombre de bars, brasseries ou cafés dans le monde : vous avez par exemple un Brew Brothers à Lyon aux Brotteaux près du Barabaar, un à Los Angeles en Californie, un à Weston dans le Wisconsin, un autre dans une banlieue de Brisbane en Australie, c’est même un des bars d’un Casino de Laughlin dans le Nevada (pour y être allé, ce n’est pas glorieux comme lieu)… et je n’ai pas passé la page 2 de ma recherche DuckDuckGo !

Un titre ne fait pas une série bien sûr, il s’agit plus du boulot de l’équipe créative bien évidemment ! Les créateurs de Brews Brothers sont Greg et Jeff Schaffer : le premier a simplement œuvré sur des scénarios pour des séries assez classiques comme Mad About You (Dingue de Toi avec Paul Reiser et Helen Hunt multi-diffusée sur TF1) ou That 70’s Show, tandis que le second a un palmarès un poil plus prestigieux avec l’écriture de scénarios pour Seinfeld et des films de Sacha Baron Cohen (Brüno et The Dictator) et plus récemment l’écriture et la réalisation d’épisodes pour la série de Larry David, co-créateur de Seinfeld, diffusée sur HBO : Curb Your Enthousiasm (Larry et son Nombril en France).

Je suis allé jeter un œil sur sa seule autre série « en propre », The League, sitcom multi-caméras sur des joueurs de Fantasy Football (un genre de Football Manager) qui a duré 7 saisons sur FXX et… Ca m’a laissé de marbre.

Toute la connerie que j’aime…

L’équipe dirigeante de la brasserie Rodman’s

Dès les 2-3 premiers épisodes (sur les huit de cette saison), on sent un mélange d’humour classique, dans la caractérisation des personnages notamment, et d’un humour bien plus irrévérencieux (comprendre à la fois « pipi-caca » et en dessous de la ceinture) que l’on a pu notamment apercevoir dans les films avec Sacha Baron Cohen cités plus haut : un SDF qui défèque devant la brasserie après avoir vu un panneau « Prenez-en une, posez-en une » ou un couple qui se demande où peut être la clé de leurs menottes après avoir cherché dans un endroit intime chez Madame et un autre… chez Monsieur.

De fait, ce type d’humour est forcément moins universel que dans des comédies plus traditionnelles comme The Office, Friends ou How I Met Your Mother (pour les plus connues d’entre elles) et encore moins fédérateur que des comédies familiales de notre jeunesse.

… Elle vient de là, elle vient du Brews ?

Pour porter cette série, il n’y a pas vraiment d’acteur très connu dans la distribution. En effet, le seul reconnaissable est Alan Aisenberg qui était l’un des gardes de la prison d’Orange is the New Black, l’introverti Baxter Bayley des saisons 3 à 5. Il joue ici le fondateur de la brasserie Rodman nommé Wilhelm. Le rôle de son frère Adam, prototype du beer-snob, est porté par Mike Castle vu dans… à peu près rien : si tu connais #VanLife ou Clipped, tapes dans tes mains (même si ça ne servira pas à grand-chose) ! Le dernier rôle principal de la série, la gérante Sarah, est confié à Carmen Flood qui ne sera apparue que dans deux courts-métrages avant cela.

Vient la question cruciale : est-ce que cette série rend justice au mouvement de la brasserie artisanale ? Et bien oui… Et non. En effet, le look des brasseries artisanales américaines est respecté, la présence d’un beer-snob et d’un passionné mais qui comprend les impératifs financiers reflète bien un milieu assez hétérogène mais toujours impliqué et enfin, on retrouve du « name-dropping » de vrais houblons, de vraies brasseries et brasseurs, etc… Donc sur cet aspect, le respect est là.

Brews Brothers

Drôle le pipi-caca ?

Par contre, au niveau de l’humour, si ça contentera ceux qui bénéficient d’un spectre assez large à ce niveau (je confesse que je fais parfois partie de ceux-là), les blagues ou les situations se concentrent un peu trop sur le graveleux pour fédérer et on pourra trouver simplement cette série stupide et peu drôle.

Si The Brews Brothers avait insufflé un peu plus d’humour d’un autre genre pour rééquilibrer et si elle avait diminué le name-dropping pour informer (ou éduquer un peu) le spectateur à la bière, certains gags auraient également mieux fonctionné. De fait, surtout en France où le mouvement n’est pas aussi répandu qu’aux Etats-Unis, The Brews Brothers risque de rater sa cible par manque de finesse d’écriture, tant en terme d’humour que d’accueil du néophyte.

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