TED LASSO : un entraîneur qui vous veut du bien
Le service de streaming d’Apple (AppleTV+ pour les intimes) est assez souvent moqué en terme quantitatif vis-à-vis du mastodonte Netflix et dans une moindre mesure d’Amazon Prime Video ou de Disney+ car peu de séries ou films en catalogue, des sorties d’épisodes au compte-goutte à l’heure du binge-watching et pas de programmes préexistants au démarrage du service avec une volonté de proposer des programmes originaux et exclusifs.
D’ailleurs, une petite pique est couramment lancée à propos du nombre d’abonnés à ce service de streaming qui serait exclusivement lié au fait que l’abonnement est offert pour un an à l’achat d’un appareil de la marque à la pomme. Néanmoins, force est de constater que, lentement mais sûrement, son catalogue s’enrichit de séries assez variées et globalement de bon niveau.
Si The Morning Show avec Jennifer Aniston, Steve Carell et Reese Witherspoon et la série de « prospective uchronique » de Ronald D. Moore For All Mankind ont assuré le niveau au démarrage du côté des séries dramatiques et en attendant l’adaptation hautement casse-gueule de la série de romans Foundation, les comédies viennent désormais compléter l’offre de manière plutôt heureuse que ce soit avec Mythic Quest (sorte de Silicon Valley à la sauce jeu vidéo) ou encore Central Park, la série d’animation musicale irrévérencieuse des créateurs de Bob’s Burgers avec notamment Josh Gad, Stanley Tucci, Titus Burgess ou encore Kristen Bell au casting vocal.
On ne parlait pas de Ted Lasso ?
Vous ne vous y serez pas trompé : le titre de cet article parle d’un certain Ted Lasso alors pourquoi donc une telle introduction sur AppleTV+ et ses séries ? C’est sponsorisé ou quoi ? Pas du tout ! Même si un petit bifton de la part de l’un des GAFAM ne ferait pas de mal à votre humble rédacteur, je veux juste mettre en contexte la manière dont je suis tombé sur cette série : totalement par hasard, en errant sur les différents services de streaming à ma disposition depuis mon canapé et en sélectionnant le moins fourni et sans doute le plus confidentiel d’entre eux !
Ted Lasso n’est pas né sur le service de streaming dont je vous parle depuis quelques paragraphes, ni même sur l’un des autres. Non, il est né à la télévision traditionnelle (« linéaire » comme on l’appelle désormais), sur NBC Sports pour être précis, et en 2013-2014 mais… dans une publicité !
Coupure pub !
En effet, pour vanter la diffusion sur la chaîne de la Premier League britannique, l’acteur Jason Sudeikis campait un nouvel entraîneur d’une équipe britannique de football, alors qu’il ne connaît que la version américaine du football. Bref, en jouant sur l’homonymie des sports de part et d’autre de l’Atlantique et la naïveté du personnage de Ted Lasso, les pubs de NBC font un carton. Elle totalisent même plusieurs millions de vues sur YouTube !
Fort de cette popularité et sur les conseils de sa femme Olivia Wilde (vous savez, Numéro 13 dans Dr House !), Jason Sudeikis accompagné de ses compères de son groupe d’impro commence à bosser sur un projet de série tirée des ces pubs. C’est en 2017 que Bill Lawrence, le créateur de Spin City, Cougar Town et surtout Scrubs arrive sur le projet. Lui et Jason Sudeikis jouaient au basket ensemble deux fois par semaine et un jour le projet Ted Lasso arriva sur le tapis. La machine était lancée et en octobre 2019, AppleTV+ mise sur la série.
TED LASSO : Droit au but !
Donc en fait, de quoi parle la série Ted Lasso ? Un peu la même chose que les accroches publicitaires de l’époque à la base : un entraîneur de foot US texan est embauché pour entraîner une équipe de football « soccer » au Royaume-Uni alors qu’il ne connaît strictement rien aux règles de ce sport !
Petite subtilité : la nouvelle propriétaire du club, fraîchement divorcée, l’a recruté parce qu’elle souhaite… couler sa propre équipe pour emmerder son ex-mari, ancien propriétaire et fan de cette équipe (fictive) de Richmond.
Jason Sudeikis est un ancien du Saturday Night Live et son capital comique est indéniable. Vous l’avez peut-être déjà vu dans Bon à Tirer avec Owen Wilson ou dans Comment Tuer son Boss aux côtés de Jason Bateman et de Charlie Day. La naïveté et le positivisme de son personnage de Ted Lasso s’enrichissent d’épisode en épisode d’autres facettes, parfois plus dramatiques, qui font penser à certains passages doux-amers de Scrubs. D’ailleurs, pour l’anecdote, l’interprète de J.D., Zach Braff, réalise le deuxième épisode.
Le reste du casting, assez éclectique, n’est pas en reste au niveau de la caractérisation des personnages avec son acolyte coach peu bavard (interprété par Brendan Hunt du groupe d’impro cité plus haut), un vieux joueur irascible, une jeune star montante qui a la grosse tête et une copine top-model, d’ultra-optimistes joueurs brésilien et nigérian et d’un assistant martyrisé par l’ensemble de l’équipe, et j’en passe !
Filez rencontrer TED LASSO !
Je n’en dirais guère plus sur le pitch de la série car les dix épisodes de cette première saison passent à une de ces allures ! Du coup, je ne veux pas gâcher le plaisir de la découverte de cette série tellement feel-good ! Car même si c’est un qualificatif ultra galvaudé dans la production audiovisuelle, c’est pour une fois extrêmement mérité !
La naïveté du personnage principal et les autres archétypes un peu caricaturaux laissent place à des personnages plus profonds et attachants au fil des épisodes, comme une famille ou un groupe d’amis que l’on a plaisir à retrouver. Bon sang ! Qu’il est bon de voir un groupe de personnages affronter l’adversité en misant de plus en plus sur l’optimisme pour réussir !
Et je suis ravi de savoir que la série est renouvelée pour une nouvelle saison à l’heure où j’écris ces lignes.
