SONIC : Le hérisson qui court sur le grand écran
Ma première rencontre avec le hérisson bleu nommé Sonic s’est faite en 1992 sur ma Game Gear flambant neuve à Noël. Mes seules rencontres avec le jeu vidéo auparavant avaient été via des sortes de Game & Watch avec Pac-Man ou encore les jeux sur l’Atari de mon cousin. Il y avait d’ores-et-déjà une grosse différence avec Sonic où tout allait vite, si vite ! Bien sûr depuis, tout s’est accéléré et amélioré dans les jeux vidéos mais à l’époque, j’étais bluffé !
Au fil du temps, le hérisson bleu est devenue la mascotte de Sega qui produisait des consoles à l’époque et était le challenger de Nintendo. Ainsi les jeux Sonic The Hedgehog se sont multipliés depuis (rhaaa Sonic 3 sur MegaDrive) et les produits dérivés aussi ! Fort de ce succès qui aura d’ailleurs survécu au virage à 180° de Sega passant de fabricant de consoles à simple éditeur de jeux, le hérisson et ses personnages secondaires (Tails, Knuckles, Dr Robotnik, etc…) ont également eu droit à des dessins-animés à la télévision comme la mascotte du concurrent Mario.
Toutefois, contrairement au Mario de Nintendo qui avait eu droit à un film dès 1993 avec Bob Hoskins, John Leguizamo et même Dennis Hopper, le petit hérisson n’avait pas eu droit aux faveurs du grand écran. Ceci dit, vu à quel point le film Super Mario Bros était mauvais, il était peut être assez intelligent de se retenir…
Sonic qui court après le succès…
Si dans les années 90, la licence Sonic était très regardée, il faut avouer que le hérisson bleu qui court super-vite a perdu un peu de sa superbe dans la plupart des jeux récents là où Nintendo aura su garder une aura en ce qui concerne ses « marques » prestigieuses que peuvent être Mario ou Zelda. Ainsi, à l’annonce du film, une certaine indifférence sera observée jusqu’à la publication des premières photos du héros. Elles se sont faites descendre en flèche sur la grande majorité des sites internet, tant de jeux vidéos que de cinéma ! La cause ? Principalement un traitement des yeux trop « humanisés » et moins dessin-animé que dans les illustrations d’origine du personnage. Et vlan ! Ils ont refait le look complètement après la sortie du trailer !
L’indifférence a laissé place à une certaine inquiétude au final surtout que le casting annonce James Marsden au casting et on ne peut pas dire qu’il ait spécialement brillé précédemment au cinéma, pas même dans la saga X-Men du début des années 2000. On peut désormais le créditer d’être dans la série Westworld mais j’estime néanmoins que ce n’est pas sa performance qui retient l’attention. L’acteur a un certain capital sympathie, notamment quand il est à l’affiche de film musicaux mais son jeu reste « bien sans plus » en général.
Panne à Sonic ?
Au final, le casting s’enrichira ensuite d’un Jim Carrey dans le rôle du Dr Robotnik, qui revient au cabotinage après sa performance plutôt qualitative mais bien plus dramatique dans la récente série Kidding. Et le duo d’acteurs accompagné du héros de couleur bleue en CGI interagit au final assez bien dans ce road-trip / course poursuite relativement bon enfant. Ben Schwartz, un habitué de l’animation, double Sonic dans le film. En effet, il prête sa voix auparavant à des personnages dans le reboot de 2017 de La Bande à Picsou, dans BoJack Horseman ou encore dans Bob’s Burgers et Robot Chicken. Vous avez pu néanmoins l’apercevoir « en vrai » dans Parks and Recreation, House of Lies ou dans Space Force plus récemment.
Le scénario est assez simple et se rapproche d’autres personnages teintés de bleu au cinéma : Les Schtroumpfs. En effet, Sonic se retrouve propulsé de son monde jusqu’au nôtre pour y être poursuivi par son ennemi juré, mais soutenu par un gars plutôt cool de notre Terre. L’histoire est donc assez simpliste et principalement à destination des enfants, sans grande innovation ou fulgurance au programme, avec un personnage principal des plus infantilisé. Le traitement est fainéant jusque dans les effets visuels assez pauvres au final et une réalisation très classique. Jeff Fowler livre ici son premier long-métrage après avoir bossé en 2009 sur l’animation de… Max et les Maximonstres. Tout est dit, non ?
Divertissant et honnête ?
Malgré son côté très enfantin et son classicisme à tous les étages, on ne pourra pas enlever à ce film de la bonne volonté et quelques bonnes idées. Les easter eggs ne font néanmoins pas tout et le cabotinage façon Jim Carrey peut s’avérer assez lassant au bout des années. Sonic sera divertissant pour le jeune public sans aucun doute. Il est néanmoins surprenant que ce projet au parcours laborieux n’ait pas fini directement en DVD ou en SVOD où il aurait eu nettement plus sa place que dans les salles obscures…
Il est aisé de deviner que le renom et la rentabilité de la licence Sonic étaient en jeu, ainsi que la mode de chercher à décliner les concepts en film à suite. Les scènes post-générique indiquent d’ailleurs assez clairement que la production voulait ouvrir la voie à un nouvel opus. Mais veut-on vraiment s’infliger ça ?