SAGA… (Pas celui de Yannick Noah)

Saga
Saga

Remontons en l’an de grâce 2012 si vous le voulez bien ! Auréolé de ses succès dans le comic-book que sont Y The Last Man (récemment adapté en série télé sur Disney+ avec peu de réussite) chez DC-Vertigo, Ex-Machina chez DC-Wildstorm et Runaways chez Marvel (l’adaptation en série est aussi sur Disney+ à ma connaissance), le scénariste Brian K. Vaughan vient de faire un tour depuis quelques années du côté des séries télé. Il a participé notamment aux scénarios des saisons 3 à 5 de Lost et a produit lui-même l’adaptation du roman Under the Dome de Stephen King sur petit écran en tant que showrunner.

Un palmarès bien rempli me direz-vous, mais revenir aux comics le démange fort à l’époque ! Pour sa première collaboration avec Image Comics et la dessinatrice Fiona Staples (jusque-là connue pour une série chez IDW avec Steve Niles : Mystery Society), Brian K. Vaughan se plonge dans ses souvenirs d’enfance fortement impactés par la trilogie Star Wars. Il recrée un monde de SF mêlé de fantasy, mais clairement pas pour les enfants ! Lors de son lancement le 14 mars 2012, on parle même d’un « Game of Thrones rencontre Star Wars » si vous voyez l’ambiance…

Alana et Marko dans Saga
Alana et Marko dans Saga

SAGA à la Shakespeare ?

L’histoire démarre un peu comme un Roméo et Juliette galactique : Alana et Marko viennent de planètes très différentes et très opposées, et forment ainsi un couple « contre-nature » aux yeux de leurs patries respectives. Alana vient de Landfall, technologiquement avancée et où les habitants ont des ailes, tandis que Marco vient de Wreath, où à l’inverse c’est la magie qui y règne et où personne n’a d’ailes. Seulement des cornes. Et il s’avère que la narratrice de Saga se révèle être la fille de cette union, Hazel, tout juste née dans le 1er épisode du comic-book. Chacun de ces peuples a lancé à la poursuite de cette petite famille à travers les galaxies un agent chargé de les éliminer et de surtout cacher la compatibilité possible des habitants de ces planètes.

Outre des mondes foisonnants, et sous réserve d’adhérer au style graphique de Fiona Staples, Saga offre après quelques numéros de mise en place un récit très axé au début sur la paternité (l’un des moteurs pour la création du comic pour le scénariste), et spécialement dans l’adversité, avant d’explorer l’évolution progressive de l’enfant Hazel. En oscillant entre le grandiose et l’intimiste, la lecture n’est jamais lassante. On remarquera néanmoins quelques tics hérités du monde de la télévision avec des cliffhangers de fin d’épisodes assez réguliers et un jeu avec les flashbacks que les fans de Lost reconnaîtront.

La naissance d'Hazel dans Saga
La naissance d’Hazel dans Saga

A la moitié de la SAGA ?

Saga a connu un énorme succès pour un creator-owned tant critique avec de nombreux prix obtenus (Eisner et Harvey Award notamment en récompenses BD, mais également un Hugo plutôt un prix Science-Fiction et intégré à des listes prestigieuses plus grand public comme celle du New York Times) mais également en terme de ventes avec des réimpressions régulières, dépassant parfois sur certains numéros aux Etats-Unis les ventes de The Walking Dead, pourtant appuyée par l’adaptation télé à l’époque…

Et cela est grandement mérité au vu de ce que j’ai pu lire jusque là ! En effet à l’heure où j’écris ces lignes, la série est décrite comme étant à son exacte moitié. Et sachant qu’elle est en pause depuis juillet 2018 à son 54e épisode (ou 9e recueil), on prévoit donc 108 épisodes en floppy (single issues) pour Saga. Et je rassure les plus attentistes d’entre vous : l’éditeur a annoncé le retour de la série ! Elle va redémarrer aux USA en janvier 2022 avec un épisode 55 d’épaisseur double de 44 pages pour un prix unitaire plus que maîtrisé de $2.99 (à l’heure où un simple épisode de Spider-Man sort à $3.99 et Batman à $4.99 pour à peu près le même nombre de pages).

Petit avertissement en bonus !

En revanche, attention : la BD est clairement pour les adultes avec des scènes de sexe et de nudité complète, donc pas pour mettre sous le sapin pour un jeune bambin malgré les mondes foisonnants et colorés dessinés par Fiona Staples ! Néanmoins si vous êtes le public visé, vous trouverez l’œuvre en VO chez Image Comics et en VF c’est Urban Comics qui édite la série.

La petite Hazel a grandi depuis le temps !
La petite Hazel a grandi depuis le temps !

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