DEATHSTROKE REBIRTH : à l’ancienne à nouveau

Extrait de Deathstroke Rebirth 1
Extrait de Deathstroke Rebirth 1

J’ai toujours bien aimé le personnage de Deathstroke. C’est un peu Batman s’il avait mal tourné ou encore Deadshot s’il était plus intéressant (comme ça balance !), et c’est même le personnage qui m’a fait tenir devant le Arrow de la CW au début. Marv Wolfman et George Pérez ont créé ce personnage chez DC Comics dans les pages de New Teen Titans #2 en 1980 (la meilleure période de cette équipe, je tiens à le crier haut et fort – ou au moins l’écrire dans cette parenthèse) : il s’agit d’un mercenaire-assassin doué d’excellentes capacités héritées de son ancien job dans l’armée notamment avec les armes et les arts martiaux. Il bénéficie d’un léger pouvoir d’auto-guérison en bonus (léger car le personnage est tout de même borgne).

Couverture du TP Deathstroke Rebirth n°1
Couverture du TP Deathstroke Rebirth n°1

Qui est DEATHSTROKE ?

Deathstroke est avant tout un ennemi des Teen Titans (genre carrément leur némésis comme, chez Marvel, Magneto pour les X-Men ou Dr Doom pour les Fantastic Four) mais a parfois eu sa propre série. C’est sur cela que je suis tombé avec Deathstroke Rebirth #1 : Le Professionnel chez Urban Comics, soit le début de sa 4ème série éponyme. On y retrouve au scénario Christopher Priest, aussi connu sous le pseudo de Jim Owsley. Il avait écrit à l’époque le seul run qui m’ait plu sur le personnage de Black Panther en 1998 sous l’imprint Marvel Knights. Je ne sais pas si c’est le meilleur mais en tout cas c’est le seul qui m’a intéressé !

Plus récemment c’est au scénario de l’amusant Quantum and Woody chez Valiant (en VF chez Bliss Comics) que j’ai pu apprécier son travail. Pour ce qui est de la partie graphique, on a droit principalement à Carlos Pagulayan que j’avais surtout vu sur Incredible Hulk en 2006, mais que je connais peu, et un peu Joe Bennett que j’ai pas mal vu sur 52Hawkman et sur Teen Titans vol.5 et l’espagnol Fernando Pasarin qui avait entre autres œuvré sur Brightest Day ou encore Green Lantern Corps vol.3 (et débuté sur le projet Strangers de JM Lofficier chez Semic France !).

Slade Wilson alias Deathstroke
Slade Wilson alias Deathstroke

DEATHSTROKE REBIRTH se conjugue au passé

La mécanique de la série joue sur les flashbacks et parcourt son passé pré-Deathstroke, tout en liant cela à une mission contemporaine du « héros ». Ça reste extrêmement fluide, relativement violent et très pertinent en général. On retrouve dès le premier tome tout l’écosystème historique du personnage avec sa famille (femme et enfants quoi) et leurs destinées et relations compliquées. Cela humanise le protagoniste principal sans l’idéaliser pour autant, et l’écriture le rend d’autant plus intéressant.

Tout cela est servi par un dessin efficace : la narration est claire, l’action prend vie et on comprend rapidement la chronologie et la mise en situation (une qualité qui manque parfois aux dessinateurs trop « arty » ou trop « cover artist » qui soit rendent l’action incompréhensible, soit rendent leurs personnages trop statiques façon poseurs !). Les styles des dessinateurs qui se succèdent sont relativement cohérents.

Deathstroke : le mercenaire du DCU
Deathstroke : le mercenaire du DCU

Un bon cru !

Toute l’astuce de cette reprise de Deathstroke est de ne pas se contenter de la logique d’édition faite pour la publication en album mais de disséminer tout au long des pages des éléments repris plus tard au long cours. Cela enrichit l’histoire et rend la lecture plus touffue et intéressante qu’un simple Expendable-like badass. Au final, cette 4ème série Deathstroke aura totalisé 50 épisodes entre 2016 et 2019, actuellement répartis en 7 recueils chez Urban Comics en VF (et chez DC Comics aux USA bien entendu) et aura tenu un bon niveau qualité de bout en bout. Le run est en lui-même remarquable !

Loin des évènements fouillis façon Dark Metal (oui, ça balance encore), on le rapprochera plutôt du run de Joshua Williamson sur Flash dont je reparlerai peut-être un jour. Avec une histoire construite au long cours, à la fois prévue en différents arcs pour répondre au marché privilégiant des histoires bouclées pour la publication en recueils mais également, par la fidélité du scénariste, l’installation de personnages avec de l’épaisseur, de relations plus poussées que des simples oppositions ou rapprochements et une vraie trajectoire pour le personnage principal. Il est désormais rare de voir un scénariste consacrer environ 4 ans à une série et un personnage, et c’est ce qui est appréciable (et apprécié !) avec Deathstroke Rebirth, discrètement mais sûrement !

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