IL FAUT FLINGUER RAMIREZ et le lire ?

Couverture de Il Faut Flinguer Ramirez Acte 1
Couverture de Il Faut Flinguer Ramirez Acte 1

Il y a un seul bon côté à ce que l’année 2020 ait été aussi compliquée niveau vie sociale, c’est d’avoir pu rattraper un peu du terrain sur la liste interminable de films à mater un jour, le puits sans fond de la sélection de séries à regarder sur les services de streaming et surtout de la quasi-infinie pile de lecture en retard qui finissait par prendre la poussière sur certaines étagères. Effet collatéral en 2021 : pouvoir retourner en librairie pour se payer certaines B.D. dont j’avais entendu parler depuis quelques mois ! Et j’ai jeté mon dévolu sur les 2 tomes parus chez Glénat de Il faut flinguer Ramirez

Extrait de IL FAUT FLINGUER RAMIREZ
Extrait de IL FAUT FLINGUER RAMIREZ

IL FAUT FLINGUER RAMIREZ, héritier cinématographique

On me l’a vendu comme « si t’aimes Tarantino, tu devrais aimer ». Force est de constater que la lecture du 1e acte confirme cette description avec des destins croisés, de la violence assumée et des dialogues ou situations parfois incongrus. Niveau ambiance, le côté western moderne hérité des films d’action des années 80 est clairement au rendez-vous. Cependant, de nombreux éléments plutôt loufoques viennent enrichir l’intrigue. Au premier rang de la bizarrerie, le pitch même de cette œuvre au dos de la BD : « Et si derrière la légende du pire assassin mexicain… se cachait le meilleur expert en aspirateurs que le monde ait jamais connu ! ». Le décor est planté !

Très cinématographique par les inspirations de son scénario, la forme suit ! Un peu à la manière de Will Eisner avec ses titres dans The Spirit ou dans les transitions d’un Django Unchained par exemple, les indications de date et de lieu s’inscrivent en gros dans les décors. Les angles de vue employés par le dessinateur Nicolas Petrimaux avec des plans larges vus du ciel entre chaque changement de lieu rappellent furieusement les transitions de la plupart des blockbusters américains. Les séquences d’action sont dynamiques, avec des enchaînements rapides.

Fausse pub dans IL FAUT FLINGUER RAMIREZ
Fausse pub dans IL FAUT FLINGUER RAMIREZ

Version originale

Dans la forme, Il faut flinguer Ramirez propose un 144 pages là où la BD franco-belge est encore trop souvent engoncée dans un format allant de 48 à 64 pages. Entre différentes séquences peuvent apparaître de fausses pubs ou des unes de journaux fictifs permettant de contextualiser l’univers du récit… Mais également de rappeler à un certain côté désuet de l’histoire racontée. Cela ramène aussi à des références du monde des comics : on songerait vaguement à Watchmen pour cet usage du « rédactionnel » au sein de l’histoire.

On pourra reprocher à l’ensemble d’être parfois tape-à-l’œil mais je n’ai pas boudé mon plaisir à la lecture. Il y a de l’humour au même titre que de l’action et le thriller comme le western irriguent l’intrigue aussi. Bref, ça fonctionne grave dans son genre ! Et il faut avouer que je suis surpris par le côté abouti d’Il faut flinguer Ramirez, sachant que je n’ai jamais vu passer le nom de son auteur sur les étals des libraires ! Le dessin est beau et stylisé, les séquences sont dynamiques et enfin les couleurs sont sublimes.

Un autre extrait de IL FAUT FLINGUER RAMIREZ
Un autre extrait de IL FAUT FLINGUER RAMIREZ

Réalisé par Nicolas Petrimaux

En fouillant un peu, j’ai pu découvrir que ce lyonnais, qui a travaillé notamment dans le jeu vidéo (notamment sur Dishonored 2) et le cinéma pour des concept-arts ou comme graphiste, avait fait les couleurs des deux premiers tomes de la mignonne BD jeunesse Mon Pépé est un Fantôme chez Dupuis. Et pour le dessin, il avait sorti en 2014 le 1er tome de Zombies Néchronologies avec Olivier Péru au scénario.

Du coup, rien ne laissait présager une telle explosion médiatique ! Bien sûr, certains fans intégristes du médium BD traditionnel lui reprochent le fait qu’il travaille exclusivement sur ordinateur (Pas de planche originale donc. Cheh les spéculateurs !)… Mais le 1er opus de Il faut flinguer Ramirez a été à minima finaliste sur la plupart des prix du 9ème Art de 2018-2019 : Prix Ouest France/Quai des Bulles 2018, Prix Landerneau BD 2018, Prix BD Fnac/France Inter 2019, Prix des Libraires de BD 2019, etc !

Au cas où je n’aurais pas été assez clair après ces quelques paragraphes, j’ai apprécié Il faut flinguer Ramirez comme BD pop-corn assumée ! Le 2ème Acte est sorti le 2 décembre 2020 et à l’heure de la publication de cet article, le 3ème et à priori dernier n’arrivera pas avant au moins 2023… L’attente va être looooongue !

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