NOELLE : Bon Baisers de Disney+

Noelle et son petit renne
Noelle (Anna Kendrick) et son petit renne

Les films de Noël pullulent à l’approche des fêtes et continuent même généralement jusqu’à la nouvelle année. Si on ne parlera pas aujourd’hui du meilleur film de Noël jamais pondu (Die Hard ou Piège de Crystal en VF, bien sûr), on ne parlera pas non plus des plus classiques du genre. Non, aujourd’hui c’est de Noelle qu’il s’agit.

Noelle : Comédie de Noël traditionnelle…

Dans la famille « comédie de Noël », je demande la fille ! Ici, Kris Kringle, le Père Noël, vient de décéder et son poste est revenu à son fils Nick. Ce poste de Père Noël stresse énormément Nick et sa sœur Noelle lui conseille de prendre un week-end pour se détendre. Le hic, c’est que ce week-end va se prolonger et Nick va fuir pour éviter ce genre de responsabilités. Ainsi pour la première fois de sa vie, Noelle va quitter le pôle Nord pour retrouver son frère mais, durant le même temps, leur cousin Gabriel risque de transformer l’atelier du Père Noël en service de livraison par Internet…

Evacuons tout de suite l’évidence : Noelle, c’est mielleux, pas magnifiquement joué et un peu pauvre visuellement. Bref, c’est un film de Noël assez classique. D’ailleurs le réalisateur du film Marc Lawrence ne brillait déjà pas par une filmographie innovante : scénariste sur 6 saisons de Sacrée Famille dans les années 80 (Family Ties en VO, la série qui a révélé Michael J. Fox avant Retour vers le Futur), on lui doit ensuite des comédies romantiques aussi quelconques que L’Amour sans préavis ou Où sont passés les Morgan ? Bref, rien de très mémorable !

Noelle avec Anna Kendrick
Noelle avec Anna Kendrick

…Mais avec quelques surprises

Néanmoins, Noelle se distingue déjà en permettant à Disney de renouer avec la tradition des films de Noël car depuis 2006 et son Super Noël Méga Givré (ou The Santa Clause 3 : The Escape Clause en VO), plus aucun film de Noël Disney n’avait trouvé le chemin des salles obscures. C’est pour cela que Noelle bénéficie d’un casting assez identifiable avec Anna Kendrick (Twilight, Pitch Perfect…), Bill Hader (Tonnerre sous les Tropiques, En Cloque Mode d’Emploi, les séries Barry et The Mindy Project…) et Shirley MacLaine (sœur de Warren Beatty, aperçue dans La Garçonnière de Billy Wilder et Mais qui a tué Harry ? d’Alfred Hitchcock et oscarisée en 1984 pour Tendres Passions).

Ironie du sort, Noelle ne finira toutefois pas en salles obscures ! En effet, peu de temps après son tournage (entre Vancouver et le village olympique de Whistler, au Canada), il est retiré des plannings pour être annoncé « en exclusivité » sur le nouveau service de streaming lancé en 2019 par Disney : Disney+. Le choix est logique pour ce genre de film très typé et au budget relativement limité, mais enlève mécaniquement une certaine variété à l’offre des salles de cinéma.

Anna Kendrick et Shirley MacLaine dans Noelle
Anna Kendrick et Shirley MacLaine dans Noelle

Dénonciation opportuniste mais bienvenue

Je ne peux pas vraiment trouver les thématiques du film comme réellement sincères de la part d’une multinationale du divertissement comme Disney. En revanche, qu’une telle entreprise en vienne après quelques films à mettre en avant des héroïnes fortes à évoquer la fin du patriarcat jusque dans un film de Noël, cela est sans doute un signe des temps bienvenu, même s’il est sûrement un brin opportuniste et maladroit de mon point de vue parfois cynique.

De la même manière, la critique concernant l’emprise de la technologie avec l’analyse des données personnelles pour attribuer les cadeaux et le souhait très prégnant de la plupart des enfants de recevoir sous le sapin une tablette est terriblement ironique. Notamment quand on connaît la puissance du merchandising de l’empire Disney (avec Marvel et Star Wars dans le même giron) et avec le fait que le film sorte sur une plateforme numérique où nos visionnages sont analysés… Et je ne parle même pas du fait que le boss de Disney, Bob Iger, était aussi au conseil d’administration d’Apple !

Kingsley Ben-Adir et Anna Kendrick dans Noelle
Kingsley Ben-Adir et Anna Kendrick dans Noelle

Noelle renoue avec le classicisme du genre des films de Noël avec le manque d’originalité et la dose de bons sentiments que cela implique. La naïveté ambiante, les costumes ridicules et la gentillesse débordante ne font néanmoins de mal à personne. Et on pourra également mettre au bénéfice de ce long-métrage d’être l’un des deux seuls films « originaux » de l’écurie Disney-Pixar en 2019. En effet, ce n’est ni un remake, ni une suite : et si c’était ça le miracle de Noël chez Disney ?!

Trailer du film NOELLE

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