THE BOOKSHOP : pour l’amour du livre ?

The Bookshop
The Bookshop avec Bill Nighy et Emily Mortimer

À l’heure où j’écris ces lignes, on s’approche de Noël. Noël 2020 pour être précis. Et quoi de mieux qu’en cette année touchée par une certaine pandémie de choisir de regarder un film sur la cruauté des habitants d’un village britannique envers une veuve ? Franchement, je ne vois pas ! Bref, The Bookshop est à l’honneur dans cet article.

Aller à la librairie pour trouver The Bookshop

The Bookshop est à la base un roman de Penelope Fitzgerald, romancière britannique, paru en 1978. Si vous en êtes curieux, on le trouve en France sous deux traductions différentes : La Libraire ou L’Affaire Lolita. A l’instar du roman, le film conte la création d’une librairie dans une petite ville de la côte britannique par une veuve nommée Florence Green. Pour cela, l’héroïne a racheté une maison abandonnée en ville pour la reconvertir dans son commerce de livres. Et ce n’est pas au goût de tous les habitants, notamment Mme Gamart qui va tout faire pour l’exproprier pour faire du lieu un Centre d’Art.

Si Mme Gamart tient une bonne partie de la ville de son côté surtout quand la libraire référencera le sulfureux Lolita de Victor Nabokov, Florence pourra compter sur sa jeune employée Christine, pourtant peu encline à la lecture, et sur son client le plus régulier : le reclus Edmund Brundish, lecteur assidu mais extrêmement solitaire, qui se passionnera pour les écrits de Ray Bradbury une fois que la libraire lui aura fait découvrir.

The Bookshop
Emily Mortimer dans le rôle de Florence Green

De bons clients dans The Bookshop…

Ainsi, c’est en 2016 que la réalisatrice espagnole Isabel Coixet réalisera l’adaptation du roman, en partageant le tournage entre l’Irlande du Nord et l’Espagne. Pour le rôle de Florence Green, Emily Mortimer endosse la personnalité de cette veuve de guerre. Très expressive, elle s’était déjà faite remarquer dans la série The Newsroom d’Aaron Sorkin face à Jeff Daniels et on avait pu également la croiser dans Scream 3, Match Point ou Hugo Cabret. En ce qui concerne Edmund, quel plaisir de retrouver l’élégant Bill Nighy ! Oui, le même que dans Good Morning England, Love Actually ou encore Il Etait Temps.

Ce dernier n’a certes pas le même temps à l’écran qu’Emily Mortimer mais sa présence tourmentée apporte énormément d’humanité au film. Humanité qui manque quelque peu aux autres personnages de ce long-métrage, notamment à Mme Gamart ! Patricia Clarkson prête ses traits à cette bourgeoise malveillante. Son visage était familier mais à part dans la série Murder One de Steven Bochco ou dans Les Incorruptibles de Brian De Palma, je ne vois pas où j’ai pu l’apercevoir ! Et ça date d’il y a entre 25 et 35 ans grosso modo… Elle joue à merveille la fausseté, l’énervement contenu et l’aristocratie odieuse. Là aussi, elle est le 3ème pilier de The Bookshop.

Bill Nighy et Emily Mortimer dans The Bookshop
Bill Nighy et Emily Mortimer dans The Bookshop

Une adaptation saluée

La perfidie de Mme Gamart, l’amour des livres de Florence et de M. Brundish et les « gueules » qui habitent la ville de Suffolk donnent une saveur particulière au film. De la même manière, Isabel Coixet place sa caméra de manière à rendre à la fois justice aux jolis paysages des côtes britanniques tout en dépeignant une certaine laideur de cette petite ville et de ses habitants. Ainsi, la force de ce film sera de nous faire ressentir et partager l’amour des livres qu’ont les visages positifs du long-métrage. Il s’agit même de la « morale » que sa dernière scène exprimera et qui excusera quelques lenteurs dans sa mise en place.

Si ce film assez contemplatif et quelque peu social n’est sans doute pas fait pour tout le monde, il aura néanmoins été récompensé en 2017 aux Goyas (les César espagnols). Et pas qu’un peu ! Nommé dans 12 catégories, il obtiendra les prix du Meilleur Film, de la Meilleure Réalisation et celui de la Meilleure Adaptation ! Excusez du peu ! Cela illustrera un peu le seul réel défaut formel que l’on pourra opposer à The Bookshop qui se révèle être sans doute le prototype du « film de festival » : contemplatif et dramatique mais qui en oublie parfois le divertissement.

Patricia Clarkson dans The Bookshop
Patricia Clarkson dans The Bookshop

Néanmoins, si The Bookshop est assez calibré pour les festivals, il n’en demeure pas moins un film qui sait réveiller l’amour des livres à son spectateur et faire ressentir l’injustice d’une cause perdue, servi par un casting assez efficace et humble.

Bande-Annonce de The Bookshop

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