RED DAWN (de toi ?)
En cette période troublée, difficile de se mettre de nouveaux films sous la dent au cinéma. Du coup, on est obligé de checker le streaming pour trouver des trucs à voir, et heureusement on a du choix ! C’est là que j’y ai trouvé Red Dawn / L’Aube Rouge.
Il y a quelques temps, j’ai joué à un jeu vidéo où l’on est dans une uchronie au cours de laquelle la Corée du Nord a envahi les USA. Il s’appellait Homefront, et j’ai joué aussi à sa suite. Je me suis rappelé que ce scénario avait déjà existé au cours d’un film appelé L’Aube Rouge que j’avais vu il y a quelques années. Ce film de 1984 avec Patrick Swayze raconte le parcours d’adolescents en pleine 3eme guerre mondiale quand Cuba, l’URSS et le Mexique envahissent les USA, notamment par l’Alaska.
Quelle surprise de découvrir qu’un remake avec Chris Hemsworth avait été fait en 2012, et sur Amazon Prime en plus ! Ni une, ni deux, je décide de tester la chose et je lance le film.
Un remake qui commence par une boulette
Ce remake réalisé par Dan Bradley, réalisateur et surtout coordinateur de cascades, a nécessité quelques modifications. Se passant en 2012, difficile de reprendre le scénario de base, alors il est décidé de changer l’ennemi par celui qui dans les années 2010 monte en puissance de plus en plus : La Chine !
Le souci c’est que la Chine, en 2012 est aussi un marché prometteur ! La preuve en est que beaucoup de films actuels sont coproduits par des Chinois, et beaucoup plus d’acteurs asiatiques sont ajoutés au cast pour toucher le public du Soleil Levant. C’est un peu bancal comme méthode, je vous l’accorde, mais ça fonctionne !
Beaucoup de stars ont d’ailleurs joué dans des coproductions chinoises, comme Matt Damon ou Arnold Schwarzenegger par exemple. Je vous parlais plus haut que la Chine est un marché à prendre et que pour Red Dawn cela pose souci, et pour cause ! Vendre dans un pays un film où ils sont les méchants, c’est un peu moyen… Alors il faut trouver un pays qui fermera un peu sa gueule si on fait de lui l’ennemi… Les Russes ? Non trop surfait ! Les Chinois ? On a dit non ! Cuba ? Ridicule enfin… Les pays arabes? Trop risqué… Aaaah mais oui ! Et les Nord Coréens là ? Enfermés dans leur dictature, ils ne râleront pas : et si on les mettait comme des ennemis ?
Voilà, l’ennemi a changé, ce seront les Nord Coréens sauf que… Nos amis avaient déjà terminé le film avant de réaliser leur bourde ! Du coup, tout a été modifié en post-production et ce fut un sacré boulot !
Bon et ce Red Dawn ?
Maintenant qu’on a un ennemi, on va poser les bases : le scénario pour commencer. Il est relativement simple et égal au film d’origine. Un ennemi étranger attaque les USA fragilisés par une crise économique sans précédent les forçant à réduire leur budget défense. Profitant de cela, les Nord-Coréens lancent des bombes électromagnétiques et envahissent les côtes US.
Un groupe de jeunes, dont un marine (Chris Hemsworth), tente de survivre puis résiste en se faisant appeler les Wolverines, comme dans le film d’origine. Le film suit leurs péripéties tout simplement.
Au casting, on retrouve donc l’interprète du Thor du MCU, mais aussi Brett Cullen (second couteau célèbre du cinéma et de la TV), Josh Peck, Josh Hutcherson (Hunger Games) mais aussi Jeffrey Dean Morgan (Watchmen, The Walking Dead).
La mise en scène est plutôt bonne et le film doté d’un rythme relativement correct. Là où j’ai pu accrocher c’est que l’invasion qui est montrée, reste cantonnée à la petite ville d’où viennent nos protagonistes. On n’entend pas parler du tout, ou tout du moins aucune grande scène de bataille dans les villes connues par exemple. On a juste des allusions éparses dans le récit qui font que nous restons pris par les aventures de nos héros dans une sorte de huis-clos géographique bien amené.
A la guerre comme à la guerre…
Sur le récit, on ne peut pas non plus dire que cela brille, le début est une sorte de survie des héros face à l’envahisseur, qui, après un drame orchestré par les ennemis, deviennent des résistants. Le tout entraîné par le personnage de Chris Hemsworth, marine de son état et à même de pouvoir les aider.
La suite sera une succession d’attaques plus ou moins réussies jusqu’à un dernier petit twist inattendu qui nous donnera une envie de voir une suite au récit qui elle, ne verra jamais le jour.
Le jeu des acteurs et les scènes sont correctes, on ne peut pas forcément parler de chef d’oeuvre mais le film est prenant et agréable à regarder, les effets spéciaux sont bons et le numérique est peu présent. On n’est pas dans un surdosage d’effets qui en fait perdre le fil de l’action, non : tout est relativement bien équilibré.
Red Dawn : une uchronie réussie ?
Comme je le disais précédemment, le film se démarque de par son huis-clos géographique, exit donc les grandes scènes de guerre à la Call of Duty Modern Warfare (qui reprends le concept avec les Russes dans ses jeux) mais plutôt des scènes plus localisées et intimistes bien que très bien rythmées et avec beaucoup d’action.
Le film montre en mon sens des héros un peu trop forts face à une armée de types munis de tas de fusils et de tanks. Il s’agit d’une petite incohérence. Ou tout du moins de quelque chose d’un peu tiré par les cheveux car il y a très peu de morts au final. Et ça rend la chose certes, moins mélodramatique, mais surtout moins réaliste car on peut dénombrer 4 à 6 morts dans le récit parmi les résistants, ce qui est peu en comparaison des ennemis abattus.
On pourra un peu reprocher aussi au récit de nous vendre un truc du genre : les américains résistent car ils ont droit aux armes à feu, en Europe on serait tous morts, etc… Il est vrai que l’on est sur une belle apologie de l’arme à feu. La NRA a du se régaler devant ce film qui rend presque hommage au deuxième amendement ! Le film a d’ailleurs généré des relents racistes envers les asiatiques de la part de quelques idiots au cerveau ramolli.
Ca casse ou ça passe (ou l’inverse) ?
Le film reste malgré tout passable. On le connaît d’ailleurs peu par chez nous, et même s’il fourmille de bonnes idées, c’est un format basique, simple qui divertira mais ne laissera pas une empreinte indélébile sur votre culture ciné. Impossible de vous dire de passer votre chemin, ce serait malhonnête. Attendez vous simplement à quelque chose de superficiel, avec un récit simpliste mais efficace.
Enfin, on regrettera ne pas connaître la suite, mais ce scénario déjà repris dans les jeux vidéos, pourrait faire l’objet un jour d’une série. Un peu comme dans la très bonne oeuvre, The Man in the High Castle qui reprend l’idée mais avec des Nazis (et adapte le roman éponyme de Philip K. Dick.